Intervention de André Chassaigne

Réunion du mardi 24 novembre 2020 à 18h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

La pandémie du covid-19 oblige à replacer au cœur du débat public des interrogations fondamentales que les responsables politiques avaient parfois mises de côté. C'est le cas de la politique culturelle et de l'importance que celle-ci revêt dans le contexte sanitaire qui est le nôtre.

Il ne vous aura pas échappé, madame la commissaire, qu'une polémique a éclaté en France au sujet de l'ouverture des librairies et de l'éventuelle classification des livres en produits de première nécessité. En amoureux des lettres, c'est ce débat fondamental que je souhaite aborder. J'abandonnerai cependant Aurélien et Les beaux quartiers de Louis Aragon pour revêtir la redingote marxiste et évoquer avec vous une récente étude, réalisée par notre ministère de la culture, qui démontre à quel point ce secteur est un mastodonte économique. Dans ce travail mené par le département des études, de la prospective et des statistiques du ministère, nous apprenons que le poids économique de la culture s'élève en France à 47 milliards d'euros. Ce montant représente 2,3 % de notre économie. L'autre chiffre-clef concerne le nombre de personnes travaillant dans la culture en France : 670 000, soit 2,7 % de la population active. Un tiers de ces personnes sont des indépendants, alors que ceux-ci ne représentent que 12 % de la population française. J'en termine avec cette litanie statistique en vous livrant une dernière donnée : notre pays compte 150 000 entreprises culturelles, soit 6,6 % du total de nos entreprises.

À la lumière de ces chiffres édifiants, nous ne pouvons qu'être inquiets des conséquences sociales et économiques de la fermeture des lieux culturels, non seulement en France, mais aussi en Europe, car si ce secteur est riche en emplois non délocalisables, il est extrêmement fragile en raison d'une sous-capitalisation chronique. L'Europe semble avoir pris la mesure du problème en augmentant de 50 % le budget d'Europe créative, le bras culturel de l'Union. Nous ne pouvons pas en dire autant du plan de relance français, très critiqué par les acteurs du milieu culturel pour ses nombreuses carences.

Êtes-vous en mesure de porter une appréciation sur le plan de relance français dans le secteur culturel ? Plus globalement, quels sont, parmi les pays de l'Union européenne, ceux qui soutiennent le mieux leur secteur culturel dans cette crise ?

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