Intervention de Inès Minin

Réunion du jeudi 12 novembre 2020 à 14h00
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Inès Minin, secrétaire nationale de la CFDT :

La Boussole des jeunes a fait l'objet d'une expérimentation dans sept territoires – trois en Bretagne et quatre en Champagne-Ardenne. Son principe est simple : sur n'importe quelle thématique, il s'agit de présenter aux jeunes, à partir d'un mini-questionnaire, une offre de services simple à comprendre et à mobiliser, mise en avant par des acteurs du territoire. L'intéressé peut alors choisir en quelques minutes parmi les propositions celle qui présente le plus d'intérêt pour lui au moment de sa consultation. Il peut alors demander à être contacté directement par le professionnel auteur de l'offre, dans un délai garanti. Le but est de permettre aux jeunes d'avoir recours à leurs droits. Cette Boussole a pris la forme d'un site internet qui devait être généralisé dans toute la France. Mais nous n'en avons pas de nouvelles. Aucune communication n'a été faite à destination des jeunes, qui ne connaissent pas cet outil, ce qui est d'autant plus regrettable qu'il aurait pu être très pratique pendant la crise, pour entrer plus facilement en relation avec ceux qui peuvent les accompagner. On constate que les opérateurs sont prêts à accueillir les jeunes, mais que ceux-ci, par ignorance, ne vont pas vers eux.

Je suis d'accord avec ce qui a été dit sur l'état d'esprit des jeunes. Beaucoup d'entre eux risquent d'arrêter leur parcours de formation, non seulement parce qu'ils se sont retrouvés dans une situation de précarité voire de pauvreté, mais aussi parce que leur isolement les empêche de se projeter. Grâce à la garantie jeunes, nous avons réuni des collectifs de jeunes dans les missions locales, qui ont d'ailleurs demandé à adapter leurs locaux pour les accueillir. C'est un moment important, qui permet de redynamiser des jeunes et de les mobiliser dans leur parcours d'insertion. L'aide comprise dans la garantie jeunes permet également de subvenir aux besoins de la famille. Sans cette indemnité, certains jeunes ne se seraient pas inscrits dans un parcours d'insertion, qui n'aurait pas de sens quand leurs parents ont du mal à finir le mois. Regardons les choses en face. Nous devons dépasser nos préventions au sujet de l'assistanat des jeunes. Le débat sur le RSA est ancien. Plus tôt on ouvrira l'accès au RSA, mieux on accompagnera les jeunes et moins ils seront à venir grossir les rangs des chômeurs de longue durée ou de ceux qui sont tombés dans la pauvreté.

Enfin, nous souhaitons que les « prépa-apprentissage » soient renforcées, qui permettent à un jeune de tester plusieurs types d'apprentissage au lieu d'en faire un choix par défaut. En Auvergne-Rhône-Alpes, un mondial des métiers est organisé, où beaucoup de collégiens et de lycéens vont expérimenter un métier. Il faut faciliter la rencontre, afin d'éviter les ruptures de parcours de jeunes qui choisissent par défaut des métiers qui ne leur plaisent pas.

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