Intervention de Sandrine Mörch

Réunion du jeudi 12 novembre 2020 à 11h15
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Mörch, présidente :

Vous avez évoqué des contrastes entre collectivités locales et nationales. Ces contrastes sont-ils importants ?

Nous avons rencontré un gros problème dans le domaine périscolaire parce les communes imposaient des freins ou faisaient preuve d'un excès de zèle. L'interprétation du protocole est complexe parce qu'elle laisse place à la subjectivité du plus frileux ou du plus téméraire, et parce que les limites du risque ne sont pas clairement définies en fonction des cas particuliers. Disposez-vous d'éléments nationaux relatifs aux différentiels constatés au niveau national ?

S'agissant de la manière de considérer les jeunes et de les traiter comme leurs parents, j'ai le sentiment qu'il existe une égalité absolue entre ces jeunes et leurs parents. Je me souviens de réflexions émises par des jeunes élèves du collège REP+ Stendhal à Toulouse. Ils disaient que, le matin, au réveil et au petit-déjeuner, tous les membres de la famille ont tous devant les yeux exactement le même bandeau qui défile sur des chaînes d'information continue et qui se révèle ravageur quand surviennent des évènements aussi terribles que l'assassinat de Samuel Paty. Les jeunes apprennent ces nouvelles au petit-déjeuner via des chaînes d'information qui sont allumées toute la journée. Heureusement que des êtres humains maintiennent une proximité physique avec les jeunes, parce que c'est ce qu'ils réclament.

Dans un passé assez récent, j'ai produit un rapport relatif à la prévention de la radicalisation à l'école. Nous évoquions la prévention : nous ne travaillions ni sur la stigmatisation, ni sur la répression. Les jeunes sollicitaient un rapport direct avec un adulte facile d'accès au sein de l'établissement. C'est la raison pour laquelle j'ai précédemment évoqué les surveillants. Vous évoquiez vous-mêmes cette proximité dans les temps de trajet, dans des activités qui se déroulent à l'air libre ou dans un espace moins contraint. Ce sont des solutions simples qui constituent cet arsenal auquel il convient de se référer sans cesse, bien que ce soit simple – trop simple peut-être. C'était mon petit « coup de gueule » d'ancienne journaliste qui va le redevenir, par rapport aux dégâts générés par ce déroulé totalement sinistré et qui plonge les enfants dans la sinistrose. S'ils ne vous en parlent pas, à vous, je me demande à qui ils pourraient en parler.

Ce thème me semblait important dans nos façons de travailler en conjuguant nos efforts.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.