Intervention de Marie-George Buffet

Réunion du mardi 10 novembre 2020 à 17h15
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-George Buffet, rapporteure :

Je rends hommage aux étudiants, étudiantes, enseignants, enseignantes et personnels, tous mobilisés en faveur d'une véritable continuité pédagogique. Un syndicat étudiant de l'Université Paris I Panthéon Sorbonne a reçu plus de 7 000 réponses à un questionnaire portant sur les attentes des étudiants en cette période de confinement. Dans cet échantillon significatif, il est fait état d'inquiétudes sur l'accès au numérique, du besoin de tuteurs, de la volonté d'accéder aux bibliothèques universitaires, du besoin d'aides renouvelées pour faire face à la précarité, et le besoin de suivi psychologique revient avec insistance.

S'agissant de la fracture numérique, l'Observatoire national de la vie étudiante (ONVE) indique dans un rapport que si 79 % des élèves de classes préparatoire disposent d'un espace calme pour travailler, ce n'est le cas que pour 50 % des étudiants à l'université ; 72 % des élèves en classes préparatoire ont une bonne connexion Internet, contre 61 % des étudiants à l'université. Dans ce contexte, la généralisation de l'enseignement à distance crée une inégalité. Á cela s'ajoute, se plaignent les étudiants, que les professeurs, faute de préparation et de formation, utilisent des méthodes d'enseignement par visioconférence différentes. Les fractures numériques au sein des familles et les inégalités sociales ont aggravé les inégalités face à l'éducation. Quel sera, madame la ministre, le calendrier de formation des enseignants et de prêt d'ordinateurs ?

De nombreux psychiatres nous ont alertés sur le fait que la tranche d'âge des 19-25 ans est la plus menacée de souffrance psychique ; considérez-vous que les centres médico-sociaux soient suffisamment adaptés à cette période de crise ? Quelles mesures envisagez-vous pour améliorer l'accès des étudiants et des étudiantes à un soutien psychologique ? Je me félicite de la généralisation du tutorat, que vous avez annoncée, mais comment s'organisera-t-il ?

Une enveloppe de 19 millions d'euros vise à réduire la précarité étudiante, soit 7 euros par étudiant. Á cette somme, s'ajoutent l'augmentation des bourses et l'aide exceptionnelle de 150 euros accordée aux boursiers et aux bénéficiaires des APL. Mais, la crise persistant, ne faudrait-il pas concevoir des aides plus permanentes, en venir à des bourses versées douze mois par an et garantir un revenu étudiant permettant à tous d'apprendre dans de bonnes conditions ?

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