Les amendements de François Ruffin pour ce dossier

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Une étude d'impact « insuffisante », des projections financières « lacunaires », un « flou » concernant l'âge de départ à la retraite, le taux d'emploi des seniors et les dépenses de l'assurance chômage : ce n'est plus votre opposition qui le dit, monsieur le Premier ministre, mais c'est l'avis officiel du Conseil d'État. Vous faites n'importe ...

seuls contre les avocats et les hospitaliers, seuls contre les enseignants et les ouvriers, seuls contre les étudiants et les pompiers, seuls contre les cheminots et les danseuses de l'Opéra, seuls ici contre la droite et seuls contre la gauche, seuls surtout contre les Français et contre les deux tiers des salariés, seuls contre les syndicats ...

Et c'est ainsi, retranchés dans vos palais, que vous prétendez réformer la France ? En faisant rentrer la loi à la matraque ?

J'aimerais m'adresser à vous : pourquoi le chef de l'État nous envoie-t-il un machin aussi mal fichu, avec une étude d'impact truquée et un texte à trous – vingt-neuf ordonnances !

Pourquoi le texte d'un prince prend-il force de loi ? Parce qu'il ne vous respecte pas, vous encore moins que les autres !

Il n'y met même plus les formes, car il sait que vous formez une chambre d'enregistrement des désirs du Président de la République, prêts – comme des carpettes ! – à voter n'importe quoi les yeux fermés !

Hurlez, hurlez, mais souvenez-vous : alors que, il y a deux ans, vous promettiez d'écouter la société civile, vous la brutalisez aujourd'hui à coups de LBD !

Noble intention. Je l'avoue, je me méfiais. Ce président qui parle de justice est un peu comme le loup qui, à l'entrée de la bergerie, trempe sa patte noire dans le sac de farine ; comme le loup qui avale du miel pour se faire une voix douce – « justice, justice » – pour mieux croquer les petits chevreaux.

En effet, nous ne sommes pas déçus : où est la justice ? Je passe sur l'âge pivot à 64 ans ; je passe sur le smicard qui perdra 20 % de sa pension.

Pour la fonctionnaire, moins 15 % ; pour le salarié du privé, moins 23 % ! Et j'en passe encore. J'en viens à votre règle d'or : le budget des retraites sera plafonné à 14 % du PIB. Qu'importe si, demain, le pays compte un, deux ou trois millions de retraités en plus ! Ils se débrouilleront, ils se partageront les miettes – c'est du bon sens, ...

Même notre collègue centriste Patrick Mignola le disait ici : la rémunération du capital augmente sept fois plus vite que celle du travail ! Quand allez-vous la plafonner ?

Vous ne répondez pas ! Les revenus financiers battent des records : près de 300 milliards d'euros cette année.

Plus, toujours plus de richesse captée, et vous n'y touchez pas ! Vous allez gratter 20 % sur la retraite du smicard mais vous ne touchez pas aux 300 milliards des financiers. Touchez pas au grisbi ! La voilà, l'injustice majeure, l'injustice flagrante. Elle n'est pas entre les cheminots et les métallos ou entre les jeunes et les vieux, mais en...

Oui, je nourris le voeu et l'espérance que cet hiver soit notre nouveau printemps – un printemps de justice – et que l'on touche aux revenus dont vous ne voulez pas parler : les revenus du capital.