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Je veux d'abord dire une chose très simple : le refus de se faire vacciner pour des raisons personnelles est respectable, et personnellement, je le respecte. Toutefois, ce refus n'est pas sérieux de la part d'un soignant au contact des malades.
Ce sujet est important, mais ce n'est pas le sujet principal de cet amendement de suppression. Plusieurs d'entre vous ont déclaré que le vaccin ne protégeait pas contre la contamination. C'est faux, mesdames et messieurs ! Il est vrai qu'il subsiste des doutes quant à la contamination par des soignants vaccinés : on ne sait toujours pas si un individu vacciné et infecté transmet moins le virus qu'un individu non vacciné et infecté. On sait, en revanche, qu'une personne vaccinée est moins souvent malade. C'est le propre du vaccin : il protège contre la maladie, et pas seulement contre ses formes graves !
Voilà pourquoi, chers collègues, l'Académie nationale de médecine – et non Philippe Juvin – considère que la réintégration des soignants non vaccinés contre le covid serait une erreur et voilà pourquoi je demande la suppression de l'article 1er .
Ceux d'entre vous qui nous invitent à écouter les médecins vont souffrir : je ne suis qu'aide-soignante !
Je rappelle que la Haute Autorité de santé est saisie sur des questions sanitaires et ne se prononce jamais sur des sujets politiques – elle nous l'a rappelé lorsque nous l'avons auditionnée. Ce n'est pas elle qui préconise l'obligation vaccinale des soignants et qui a demandé la suspension des personnels non vaccinés. Le Gouvernement est seul responsable de cette décision !
Cessez de demander à la HAS ce qu'elle pense de la réintégration des soignants. Elle nous a dit clairement que le protocole proposé était de nature à protéger du risque épidémique.
Les députés du groupe GDR – NUPES voteront évidemment contre ces amendements, madame la présidente ! Nous sommes malheureusement enfermés dans des postures et nous refaisons un match qui a déjà eu lieu. Il ne s'agit pas, avec la proposition de loi, d'être pour ou contre la vaccination – mes collègues l'ont déjà dit. Il s'agit, en revanche, de faire face au besoin criant de personnels soignants, notamment dans les territoires d'outre-mer. Rappelons que 80 % de ces personnels ne présentent pas un schéma vaccinal complet et qu'il est urgent de répondre aux besoins des patients.
Les propos de notre collègue Josiane Corneloup pendant la discussion générale ont montré pourquoi il est nécessaire de s'opposer à ces amendements. Il ne s'agit pas de discuter du bien-fondé de la vaccination, mais d'envisager la réintégration des soignants.
En soutenant ces amendements, vous rendrez hommage aux personnels soignants morts au combat, chers collègues. Ne les oublions pas ! Vous exposez les personnels non vaccinés au risque d'être contaminés par la covid. Vous n'en avez pas le droit !
Ce n'est pas de la mandoline ! C'est une faute morale ! C'est très grave de dire cela ! Vous applaudissiez tous les personnels soignants pendant la crise sanitaire, mais aujourd'hui, vous les envoyez au feu sans les protéger. C'est scandaleux et inadmissible !
Plus rien ne justifie l'obligation vaccinale : elle n'empêche ni la contamination ni la propagation. Par conséquent, des soignants vaccinés peuvent tout autant transmettre le virus que ceux qui ne le sont pas, à des patients vaccinés comme non vaccinés, surtout quand on sait que les soignants testés positifs ont été rappelés faute de personnel.