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...joint des ministres permet de couvrir toutes les situations que vous avez évoquées. C'est ce qu'ont fait les Autrichiens – ils ne sont pas plus bêtes que nous. Le notaire peut remplir le rôle de tiers, comme pour les testaments, qui sont enregistrés. Cela ressemble à l'idée, évoquée dans un article subséquent, d'un fichier qui permette de vérifier si le patient a voulu recourir ou non à l'aide à mourir. Comme il y aura certainement des contentieux, il faut sécuriser la procédure.
Je remercie Mme Battistel d'avoir mentionné l'amendement rejeté à l'article précédent, qui visait à ajouter « quel que soit le mode d'expression ». Au moment de mettre en place l'aide à mourir, c'est-à-dire lorsque l'échéance est très rapprochée ou que l'état de santé du patient se dégrade rapidement, chercher à obtenir une manifestation écrite ne présente pas d'intérêt. Il faut que les patients puissent exprimer leur dernière volonté, quel qu'en soit le mode d'expression. Monsieur Millienne, je comprends bien que vous ne cherchez pas à alourdir la procédure, mais à protéger les patie...
... accéder au suicide assisté et à l'euthanasie. On s'inquiète donc d'une rupture d'égalité qui risque de concerner quelques centaines de personnes par an tout au plus – je me suis renseigné pendant la suspension. S'agissant des amendements en discussion, j'entends des collègues évoquer le même souci d'égalité – avec le même formalisme : chacun doit pouvoir exprimer sa demande d'accéder au droit à mourir. Et on ne voit pas l'éléphant au milieu de la pièce : le fait que 180 000 personnes par an – celles qui ne peuvent pas accéder aux soins palliatifs – viennent contredire l'alinéa 10 de l'article 7 qui dispose que l'on doit « garantir la prise en charge [des] besoins médicaux, matériels, psychologiques et sociaux » du patient et « s'assure[r], le cas échéant, qu'[il] puisse y accéder ». Il s'agit...
La collégialité a fait l'objet de longues discussions en commission spéciale. Je partage le souci exprimé par plusieurs collègues d'assurer le caractère collégial de l'évaluation des critères d'éligibilité à l'aide à mourir. La nécessité de la collégialité a été mise en avant par de nombreux intervenants. Elle fait partie des pratiques professionnelles habituelles sous la forme de réunions de concertation pluridisciplinaires, dans les départements de cancérologie par exemple. Néanmoins, soyons clairs. Qu'entendons-nous par procédure collégiale ? Il ne s'agit pas d'adresser la demande à un collège de médecins, ainsi...
Madame la rapporteure, vous nous rétorquez : « Quid des personnes à domicile ? » Je ne suis pas d'accord, car si l'on envisage de leur donner le droit de recourir à l'aide à mourir, alors il faut convenir qu'il s'agit probablement d'une HAD. Dès lors, une équipe pluridisciplinaire est bien présente et votre argument ne tient pas. L'amendement que je propose s'applique tout à fait aux personnes soignées à domicile.
Je n'ai pas été convaincu par la rapporteure. L'article 7 prévoit que « la personne qui souhaite accéder à l'aide à mourir en fait la demande expresse à un médecin en activité ». Nous proposons d'ajouter qu'il « peut être le médecin traitant » : je ne vois pas en quoi cela gêne, puisque par définition, un médecin traitant est en activité. L'amendement n° 3043 est un amendement de précision. Madame la rapporteure, si j'applique ce que vous venez d'expliquer, à un moment ou un autre, le médecin traitant sera exclu de ...
Chers collègues, vous avez soulevé deux points. Le premier concerne la procédure collégiale : nous débattons actuellement de l'alinéa 4 de l'article 7, qui porte sur la procédure de la demande d'aide à mourir et non sur son examen, qui fait bien l'objet d'une procédure collégiale. Le second concerne le médecin traitant, que nous n'excluons pas, monsieur Vigier. Au contraire, le médecin sollicité doit être un médecin en qui le patient a confiance, ce qui inclut bien évidemment le médecin traitant.
...cet amendement déposé par Annie Vidal, qui revient sur le débat ouvert par Geneviève Darrieussecq à propos des registres. S'inspirant de pratiques internationales, il vise à créer un registre de médecins agréés volontaires, tenu par le conseil départemental de l'ordre professionnel compétent. Un tel registre garantit que seuls des médecins qualifiés, explicitement volontaires, pratiquent l'aide à mourir. L'expérience canadienne montre que seulement 1,3 % des soignants du pays se sont inscrits. En commission, le vote de l'amendement visant à créer ce registre s'est joué à une voix près ; j'étais moi-même très hésitant. Je suis désormais convaincu de son bien-fondé. Cette solution constitue une inversion de la norme. Plutôt que de créer une sorte de flou qui jette l'opprobre ou la suspicion sur ...
Il a pour objectif de rappeler que nul ne peut contraindre un médecin à recourir ou à participer à une euthanasie ou à un suicide assisté. Cette condition est essentielle, car la liberté du médecin ne vaut pas moins que celle du patient qui demande à mourir. C'est d'autant plus vrai qu'il s'agit d'injecter un produit létal, qui par définition conduit à la mort du patient. C'est une lourde charge, que nul n'est en droit d'imposer à qui que ce soit. La dimension positive du volontariat réside dans la constitution d'une liste de médecins volontaires ; à ceux qui n'y figureront pas, il ne sera rien demandé. L'établissement de cette liste n'empêcherait ...
Non ! Il lui sera plus simple de choisir un praticien sur une liste de médecins volontaires qui serait accessible à l'hôpital ou en HAD. Vous dites également que cette solution n'est pas si simple, parce que certains médecins voudront bien pratique l'aide à mourir alors que d'autres ne le voudront pas. Précisément, les médecins que le geste ne dérange pas a priori pourront toujours faire valoir une clause de conscience dans l'hypothèse d'un cas litigieux. Vous considérez a priori que tous les médecins voudront pratiquer le geste létal…
J'ai défendu le volontariat, mais pas nécessairement dans le même état d'esprit que celui de certains collègues que j'entends s'exprimer. Il s'agit d'un enjeu de simplification et de lisibilité pour les personnes souhaitant accéder à l'aide à mourir. Même si ces dernières n'auront pas accès au registre prévu à l'article 16 – nous aurons l'occasion d'en reparler –, le médecin auquel elles adresseront leur demande n'aura pas besoin de passer vingt coups de fil pour identifier les soignants susceptibles de les aider. Par ailleurs, distinguer les soins de l'aide à mourir apporterait également un apaisement au secteur du soin – médecins, infirmi...
Je peux encore dire ce que je veux ! Il paraît que c'est possible, dans cet hémicycle, depuis quelques jours. Mes chers collègues, vous n'aimez pas non plus que l'on vous interdise de dire ce que vous voulez, alors laissez-moi dire ce que je souhaite ! Lors des tables rondes organisées dans le cadre de l'élaboration de cette loi, un médecin a expliqué qu'il n'était pas défavorable à l'aide à mourir, mais qu'il ne souhaitait la dispenser qu'à sa patientèle. Comment lui répondre avec ce qui est proposé ? Il figurerait sur une liste de volontaires, mais si une personne qu'il ne connaît pas le consulte et lui demande de l'aider à mourir, sera-t-il obligé de justifier son refus, au risque de provoquer un conflit ? Nous devons faire attention à tout cela Je ne voterai pas ces amendements : savoi...
Je suis tout à fait d'accord avec Mme la rapporteure, et c'est certainement pour des sujets aussi difficiles que l'aide à mourir que la clause de conscience a été inventée : elle permet depuis toujours à tout médecin d'accepter de faire ou de ne pas faire un acte. Notre collègue Caroline Fiat évoquait le cas d'un médecin souhaitant accompagner son patient jusqu'à faire le geste ultime, mais qui refuserait de s'inscrire sur une liste de médecins volontaires, car il ne désire pas reproduire cet acte avec d'autres patients. ...
Comme vous le savez, je fais partie de ceux qui défendent l'introduction d'une clause de conscience spécifique – nous aurons l'occasion d'y revenir. Pourquoi ? Parce que je considère que l'aide à mourir est un sujet extrêmement sensible pour les professionnels de santé. Pour les apaiser et éviter que des pressions s'exercent sur eux, nous pouvons décider, par éthique de responsabilité, que seuls les médecins volontaires seront concernés. L'inversion de normes que nous produirions aurait en réalité un effet bénéfique sur les professionnels de santé en question. J'estime donc nécessaire de regar...
... la rapporteure, l'article 17 tend à instituer une commission de contrôle et d'évaluation auprès de laquelle se signaleront les médecins qui acceptent d'être sollicités dans certaines situations. On le voit, tout a déjà été pensé. Faire des listes de médecins volontaires agréés me semblerait totalement inadéquat si l'on songe à la relation si particulière qui s'installe dans le cadre de l'aide à mourir, droit que nous créons au bénéfice de patients en grande difficulté et aux souffrances intolérables.
Il vise à garantir que le médecin qui recueille une demande d'aide à mourir est formé aux soins palliatifs et d'accompagnement, ainsi qu'à la procédure d'aide à mourir. La diffusion de la culture palliative et la compréhension des soins palliatifs et d'accompagnement, dans toutes leurs dimensions, sont nécessaires, afin de bien appréhender la situation de chaque patient. La demande d'aide à mourir ne doit jamais répondre à un défaut d'accès aux soins palliatifs. Aussi ...
Comme M. de Courson l'a lui-même indiqué, les articles du titre I
...n'ait pas été décidée et que le volontariat des médecins ne soit pas la règle – je précise qu'il n'empêchait pas l'exercice de la clause de conscience a posteriori. Les professionnels de santé doivent être formés. Dans certaines situations, l'injection et l'ingestion peuvent mal se passer, et j'imagine que les médecins n'ont pas encore été formés à la gestion des complications de l'aide à mourir. Plusieurs témoignages évoquent ces complications et, alors que les professionnels de santé ne sont pas formés, la procédure que nous sommes en train d'imaginer, engage tout de même des responsabilités, y compris celle de ces soignants.
Ce n'est pas le même sujet : il n'est pas ici question de soins palliatifs, mais d'aide à mourir ! Je vois que Mme la ministre fait aussi la différence.
Nous pouvons tous convenir que le médecin ne peut pas être l'héritier de son patient, dans le cadre d'une demande expresse d'aide à mourir. En l'occurrence, un ayant droit n'est pas nécessairement un héritier et un héritier n'est pas nécessairement un ayant droit : j'en veux pour preuve que le droit des assurances distingue ces deux notions. Je vous propose donc d'ajouter les héritiers à la liste des exclusions, afin d'éviter tout lien financier entre le patient et le médecin recueillant sa demande d'aide à mourir.