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...nauté internationale face à cette terrible situation, il faut analyser sans œillères ni préjugés ce qui s'est modifié ces dernières années sur la scène moyen-orientale. Comme l'a très justement dit monseigneur Vesco, archevêque d'Alger : « La violence barbare du Hamas est sans excuse mais elle n'est pas sans cause. » Avant la prise de pouvoir de M. Netanyahou, les grands dirigeants historiques d'Israël, quelle qu'ait été leur sensibilité politique, ont eu une conscience aiguë de cette vulnérabilité après que la guerre du Kippour l'eut rendue manifeste. Yitzhak Rabin, qui avait vu au plus près le péril de la patrie, a défendu, avec une force de conviction et une volonté politique sans pareille, l'idée qu'il n'y aurait ni paix ni sérénité pour Israël si les Palestiniens ne se voyaient pas reconn...
Menahem Begin, venu pourtant de la droite de la droite, a assumé courageusement à Camp David, le choix de la paix avec le principal ennemi d'Israël, l'Égypte post-nassérienne. Ariel Sharon, qui avait pris la mesure de l'impuissance de la force dans le cadre de l'intervention controversée qu'il avait conduite au Liban, avait, à la veille de l'accident de santé qui devait le terrasser, décidé d'amener son pays à renoncer ses ambitions coloniales en Cisjordanie.
Ces hommes avaient pressenti et pleinement reconnu, pour Yitzhak Rabin du moins, qu'Israël ne trouverait la paix qu'à la condition d'établir avec les États arabes qui l'entouraient, mais aussi avec les hommes et les femmes de Palestine, une relation équilibrée qui supposerait le respect mutuel et le partage des bénéfices de la paix.
Le Premier ministre israélien et son gouvernement – construit en rupture avec la tradition laïque et libérale qui a dominé l'histoire intérieure d'Israël depuis sa création – ont paru méconnaître cette vulnérabilité structurelle de l'État hébreu…
Sur le plan technique, il est clair que M. Netanyahou, qui est sans doute le moins versé dans les affaires militaires de tous les chefs de gouvernement qui se sont succédé à son poste depuis la création d'Israël, n'a pas su maintenir, entre le pouvoir politique, Tsahal et les services de renseignement, l'étroite solidarité nécessaire à une mobilisation de tous les instants de l'appareil sécuritaire sur les bons enjeux.
L'essentiel est toutefois d'ordre politique. M. Netanyahou a semblé imaginer que l'établissement de relations apaisées et coopératives avec les voisins arabes d'Israël, ce qui était en soi une excellente ambition et se révélera demain fort utile à la quête nécessaire de l'apaisement, pouvait avoir ce pouvoir indirect, mais précieux à ses yeux, de dispenser Israël de rechercher avec les Palestiniens un accord équilibré et respectueux de leurs attentes et de leurs aspirations profondes.
La politique d'Israël a changé, mais il serait injuste d'attribuer à l'État hébreu le monopole de la nouvelle brutalisation du monde d'où l'horreur du 7 octobre est sortie. Partout, les forces attachées à la modération, à la coopération et à la paix ont été battues en brèche.
Il est en revanche temps – et même grand temps – de commencer à réaliser les conditions qui rendront possible, le moment venu, cette double création. La première de ces conditions, c'est qu'Israël fasse cesser sa politique de colonisation
...ains – qu'ils soient libérés le plus tôt possible ! Trente de nos compatriotes ont perdu la vie ce 7 octobre ; une, au moins, est retenue otage. Et derrière l'horreur et ces crimes abjects, qui n'ont rien à envier aux pires pogroms de la plus sinistre histoire, se profilent des mains assassines, celles des terroristes islamistes du Hamas et de ses alliés, dont le projet même est la destruction d'Israël, et avec elle celle des Juifs. Ce mouvement terroriste doit être condamné, non pas malgré l'attachement à la Palestine, mais précisément au nom de cet attachement.
Le terrorisme ne libère de rien, il opprime. Et Israël attaqué – nul ne saurait le contester – a le droit à sa sécurité, le droit légitime de se défendre dans le respect du droit international. Mais nous le savons et le redoutons : dans la plaie béante de ces attaques pousse une terrifiante envie de vengeance…
La faiblesse de la force, c'est de croire à la force. Israël ne doit pas tomber dans ce piège stratégique et moral. Ne laissons pas le piège du Hamas se refermer !
Nous avons basculé dans le monde d'après, le monde d'après le 7 octobre, date à laquelle un drame nouveau est venu s'ajouter à la longue liste de ceux qui ont déchiré le Proche-Orient. Ce samedi-là, il y a seize jours, Israël a connu une attaque sans précédent sur son sol : le Hamas a lancé une offensive organisée, coordonnée, visant à prendre en otage le maximum de civils israéliens, lorsque ceux-ci n'étaient pas sommairement exécutés chez eux, parfois par familles entières. Comment ne pas être profondément marqués par les images et les récits de ces exactions ? Elles sont ce que l'humain peut faire de plus immonde. ...
... aux méthodes djihadistes, est toujours vive. Face à ce déferlement de violence, cette émotion a d'ailleurs été partagée dans de nombreux pays. Après la sidération doit venir la lucidité. Afin de prendre toute la mesure des événements de ces deux semaines, je voudrais exposer trois principes qui doivent guider notre compréhension et, surtout, notre action. Le premier, fondamental, est le droit d'Israël à se défendre. Le deuxième principe est un devoir : rester toujours attentif au respect du droit international. Le troisième principe est lui aussi primordial : se garder d'importer ici des conflits qui se déroulent ailleurs.
Oui, nous réaffirmons le droit d'Israël à garantir sa sécurité, comme tout État souverain attaqué de la sorte. Trop longtemps, des puissances révisionnistes ont voulu mettre fin à son existence. Nous leur répondons que l'État d'Israël est un fait accompli.
Au cours de l'histoire, la démocratie israélienne a su résister aux attaques de puissances coalisées contre elle. Elle le fait aujourd'hui encore contre les menaces terroristes constantes du Hamas, du Hezbollah et du Djihad islamique. À cet égard, la France doit veiller à prévenir toute extension du conflit aux autres puissances de la région, telles que l'Iran, le Liban ou la Syrie. Oui, Israël a le droit de se défendre, contre une organisation terroriste qui menace une nouvelle fois son existence. L'attaque du Hamas est un nouveau coup porté à l'idéal démocratique, partout menacé, trop peu défendu. C'est au tour du peuple israélien de défendre la démocratie, cette fois contre des groupes qui obtiennent le pouvoir par la terreur et réduisent des vies civiles au rôle de boucliers humains...
Une limite s'impose toutefois aux défenseurs des valeurs des démocraties, des droits humains et des libertés publiques : le respect du droit international. La riposte d'Israël a commencé et, force est de le constater, l'escalade fait de plus en plus de victimes civiles. Si l'éradication du Hamas est un objectif souhaitable et souhaité, cette situation ne doit pas empirer. Le message que nous adressons à nos partenaires, à nos amis et à nos alliés au Proche-Orient doit être clair : la guerre a des règles, qui ne sont pas optionnelles ; les civils et les infrastructures...
Je prends la parole avec gravité et avec beaucoup d'humilité après la remarquable intervention du président Jean-Louis Bourlanges, dont je salue la hauteur de vue. Depuis le 7 octobre dernier, le monde se trouve dans une situation plus inquiétante, plus instable et plus tragique. La communauté internationale est abasourdie par le retour du terrorisme en Israël, frappant la population avec une ampleur inégalée, et par le cycle de violence aveugle qui s'ensuit. La paix, la vie des êtres humains, les valeurs qui fondent le droit international doivent faire face à des ennemis dangereux et puissants, des ennemis qui propagent la haine, qui fantasment et nourrissent de supposées guerres de civilisations. Dans cette situation, que l'on soit législateur ou mem...
...ie n'a jamais eu lieu ; au lieu de cela, nous avons assisté à l'accélération sans précédent de son morcellement et la multiplication par quatre du nombre de colons israéliens. Les droits des Palestiniens n'ont jamais été pleinement respectés ; au contraire, ils ont été expropriés de leurs terres, leur circulation a été restreinte et l'accès aux soins a été gravement entravé par le blocus mené par Israël depuis 2007.