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Mais faut-il rayer un mot de notre vocabulaire au motif que certaines dictatures horribles l'ont employé ? Les mots « euthanasie » et « suicide assisté » sont aussi utilisés dans de très belles démocraties ! L'argument me semble donc un peu facile ; on devrait désigner les choses par leur nom. Je le dis solennellement : la fin de vie n'autorise pas le « en même temps ». Sur un sujet aussi grave, on ne peut pas – on ne doit pas – jouer sur les mots ou entretenir à dessein des confusions : nous devons aux Français clarté et ...
...'administration de la substance létale –, représente une rupture anthropologique, ce que vous refusez d'assumer en vous livrant à un travestissement lexical. Au motif d'empreindre le texte d'une philosophie positive pour nos prochains et les principaux intéressés, comme vous le faites en intitulant le titre II « Aide à mourir », vous refusez en réalité d'utiliser les mots « suicide assisté » et « euthanasie », et pour cause : dès lors, on quitte le domaine de la protection et des soins que les soignants dispensent jusqu'au bout.
L'aide à mourir est évidemment un projet louable, nous l'avons dit à plusieurs reprises, mais administrer la mort procède d'une tout autre logique, d'autant que certains souhaitent supprimer l'exception d'euthanasie – nous y reviendrons au cours des débats. Si ce titre prévoit le suicide assisté et l'euthanasie, alors disons-le !
À travers cet amendement, je souhaite, comme beaucoup de mes collègues, souligner l'importance de la sémantique. L'absence de mention des termes « suicide assisté » et à « euthanasie » a d'ailleurs été soulevée lors des auditions en commission. Les mots ont un sens, et les Français attendent de nous sincérité et clarté. La fin de vie n'est pas un sujet comme les autres, car elle touche à l'intimité de chacun. Alors assumez, et parlons d'euthanasie et de suicide assisté.
... doit être claire, précise et intelligible. Or, comme disait Camus, « mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde ». Sur une question comme la fin de vie, nous avons un devoir de clarté. On peut ne pas être d'accord, mais on ne peut pas se mentir : il faut appeler les choses par leur nom et, en l'espèce, nous débattons d'actes qui répondent à la définition du suicide assisté et de l'euthanasie. Comme beaucoup de nos collègues, sur tous les bancs, je pense que le texte est une rupture anthropologique et éthique susceptible de nous faire basculer dans des dérives dont les plus vulnérables seront les premières victimes.
...a pratique médico-légale du geste qui tue. Que l'on ait la loyauté d'être explicite, et que le Gouvernement assume pleinement ses responsabilités. Que nos parlementaires s'expriment en conscience sur un texte qui ne concède pas aux euphémismes et à la rhétorique des instances nationales d'éthique ! Ce dont il est question du point de vue de la vie démocratique, c'est de légiférer sur le droit à l'euthanasie et au suicide assisté. […] Nos devoirs d'humanité et de société nous enjoignent d'assumer nos responsabilités, certes délicates et complexes, à l'égard de la personne qui souffre ou va mourir en refusant d'abréger son existence au motif que nous ne saurions plus concevoir autrement notre fraternité à son égard. » C'est là un autre aspect très choquant de ce qui est proposé : la fraternité, ce n'e...
...énéral, M. Falorni, qui reconnaît lui-même ne pas vouloir utiliser certains termes au motif qu'ils seraient trop connotés ou ne renverraient pas une vision suffisamment positive du projet de loi, on devine d'ailleurs aisément les velléités d'aller plus loin encore à l'avenir. Comme certains se sont permis de donner une définition, somme toute très personnelle, des termes « suicide assisté » et « euthanasie », permettez-moi d'en rappeler la véritable définition : le terme d'euthanasie désigne le fait de mettre fin aux jours de quelqu'un, avec ou même sans son consentement ;…
Sur un sujet aussi sensible, les avis et opinions, forgés par des parcours de vie et l'accompagnement de proches en fin de vie, sont tous respectables. Ce qui est inacceptable, en revanche, c'est la dissimulation : nous devons être clairs avec les Français. Les mots ont un sens : on ne peut pas associer « aider » et « mourir », deux termes très forts et presque contraires, pour légaliser l'euthanasie, puisque c'est bien de cela qu'il s'agit. Le processus que vous voulez instaurer, et qui conduirait à l'euthanasie, ne relève ni de l'aide, ni du soin, ni de l'accompagnement, comme les soins palliatifs : c'est un acte destiné à donner la mort. On peut être d'accord, on peut le souhaiter, mais encore faut-il être précis dans les termes. Nous l'avons déjà dit, le contenu du titre II, qui prévoit ...
Nous nous apprêtons à débattre du titre II, qui légalise le suicide assisté et l'euthanasie. Les précautions oratoires prises par les rédacteurs de ce texte ne pourront pas en cacher la réalité : la législation que nous allons adopter sera la plus permissive au monde. La loi doit être claire et audible pour le plus grand nombre. Cette lisibilité passe nécessairement par l'emploi de termes justes et adaptés aux actes décrits. C'est la raison pour laquelle cet amendement tend à appeler l...
Pour désigner l'euthanasie, vous parlez d'acte fraternel et bienveillant. Soyez clairs, soyez vrais, ne serait-ce que pour faire comme les pays voisins, qui ont été dans votre sens – l'Espagne, la Suisse, la Belgique et le Luxembourg – et qui, au moins, ont eu le mérite de dire la vérité. Arrêtez de mentir aux Français !
L'article 2 de la loi belge dispose que l'euthanasie est un acte pratiqué par un tiers, qui met intentionnellement fin à la vie d'une personne, à la demande de celle-ci. La loi dont nous débattons porte sur le suicide assisté et l'euthanasie, sans mentionner ces mots,…
…contrevenant ainsi à un principe majeur de notre vie politique : la loi doit être intelligible et lisible. C'est un principe constitutionnel qui est mis en cause. En Espagne, en Belgique, au Luxembourg et aux Pays-Bas, on parle d'euthanasie ; en Autriche, dans l'Oregon et en Suisse, la loi parle de suicide assisté.
Ici, on ne parle ni d'euthanasie, ni de suicide assisté, alors qu'il n'est question que de cela ! Nous ne voulons pas de votre projet de loi de dissimulation ; nous souhaitons discuter, amender et débattre avec des mots sur lesquels tout le monde s'entend.
...Même si les mots tendent à euphémiser la participation et l'implication des tiers, des soignants, de la société, ne risque-t-on pas, avec les mots utilisés, de basculer vers la facilité de l'abandon ? Comment s'assurer que les personnes âgées ou en situation de handicap, qui éprouvent un sentiment croissant d'indignité, ne se sentent pas obligées de se poser la question du suicide assisté ou de l'euthanasie ? Ne devrions-nous pas garantir que les soignants se soucient en priorité de la vulnérabilité des plus faibles ? Ce titre II implique les soignants et la société tout entière : peut-on autant impliquer les soignants et donner un pouvoir de mort au médecin qui a instruit la demande ? Ainsi, les termes du titre II décrivent l'inverse du soin médical. C'est la raison pour laquelle il faut clarifier...
Pourquoi faut-il parler d'euthanasie pour désigner ce basculement législatif ? Monsieur le rapporteur général, la grande confusion qui entoure ce texte met un certain nombre de patients et de soignants très mal à l'aise. Le terme « euthanasie » fait pourtant consensus partout ailleurs : le rapport de la Convention citoyenne sur la fin de vie l'emploie près de 200 fois ; dans l'avis n° 139 du Comité consultatif national d'éthique, il...
En avril 2023, l'ADMD a elle-même rédigé une proposition de loi visant à légaliser l'euthanasie et à assurer un accès universel aux soins palliatifs. Pourquoi dissimuler ? Pourquoi édulcorer ?
Les soignants nous demandent d'être clairs et de parler d'euthanasie. Ceux qui travaillent en soins palliatifs n'ont aucune envie que leur service s'appelle « unité d'aide à mourir ».
Nous devons clarifier l'intitulé du titre II, faussement appelé « aide à mourir », alors qu'il s'agit en réalité d'euthanasie et de suicide assisté. Ne pas nommer avec exactitude l'objet de cette discussion, c'est mentir aux Français qui nous regardent et c'est aussi nous mentir à nous-mêmes. Personnellement, je suis profondément opposée à la légalisation de l'euthanasie en France, car ce serait un aveu d'échec à soulager la douleur, à assurer à chacun l'accès aux soins palliatifs, à toujours préférer la vie à la mort....
Elle englobe les deux modalités de mise en œuvre du dispositif d'aide à mourir décrit à l'article 5, et évite de recourir à des notions peu pertinentes au regard de la philosophie du projet de loi. L'aide à mourir ne peut se réduire ni à un suicide assisté, puisque le malade doit remplir des conditions strictes et être accompagné jusqu'au dernier moment ; ni à une euthanasie, dans la mesure où, la plupart du temps, il reviendra au malade de s'administrer la substance létale. Contrairement à ce que certains d'entre vous ont pu dire, le projet de loi pose comme principe que la personne elle-même s'administre la substance létale. L'administration par un tiers n'est qu'une exception, lorsque la personne n'est pas physiquement capable d'y procéder elle-même. Dans les deux...