– et pour la première fois hors cohabitation –, celui d'un parlement fort où les lois non seulement se votent, mais s'élaborent. Il n'y a pas les Français qui votent bien et ceux qui votent mal…
…il y a le choix souverain des Français, dont nous sommes collectivement dépositaires.
nécessitera des investissements nouveaux ; il nous faut donc conserver une économie en croissance.
Car précipiter notre pays dans la crise par des décisions déraisonnables et des dépenses sans contrainte reviendrait à faire porter à nos entreprises des charges insupportables au prix de la baisse de leur compétitivité …
Quelle émotion de voir le drapeau européen entrer au cœur du parlement ukrainien, alors qu'ici, certains voudraient l'en chasser !
Je suis fière de m'exprimer devant ce drapeau, notre héritage et une part indispensable de notre avenir. Enfin, la renaissance républicaine passe par la réaffirmation de la laïcité comme fondement de notre bien commun, par la capacité à faire renaître le goût du métier chez les enseignants qui se sentent déconsidérés en tant que figures d'autorité et finissent par se sentir mal protégés.
Ils ne méritaient pas cette image injuste de députés Playmobil que certains se sont appliqués à leur accoler.
J'entends certains ici dire déjà qu'ils ne le voteront pas. Pourtant, personne sur ces bancs n'estime qu'il ne faut pas répondre à l'urgence, ou laisser faire. Personne n'a intérêt au blocage.
Ce qui vaut pour les projets de loi doit également valoir pour les initiatives parlementaires. Elles forgent notre identité, dans cette enceinte et auprès des Français. Aussi disons-nous un grand oui à l'inscription du droit à l'IVG (interruption volontaire de grossesse) dans la Constitution.
Les droits des femmes ne sont ni un fonds de commerce, ni un sujet accessoire. Ceux qui affirment que nous avons le temps d'attendre se trompent. D'autres démocraties l'ont pensé, dans lesquelles désormais des femmes risquent quinze ans d'emprisonnement si elles exercent une liberté fondamentale. Une petite fille américaine de dix ans – dix ans ! – est condamnée à mener à terme une grossesse résultant d'un viol. Nous avons les moyens d'agir, aussi le ferons-nous : nous protégerons les femmes, maintenant et pour demain, pour le bien de notre pays, et pour adresser un message aux femmes du monde entier.
Madame la Première ministre, à travers votre nomination, c'est une certaine idée de la République qui s'affirme, dans laquelle les parlementaires peuvent, je le crois, se reconnaître largement par-delà leurs convictions et leurs engagements. Une République du travail, celui qui a permis votre parcours. Une République de l'engagement, celui qui n'a jamais cessé de vous animer dans toutes vos fonctions. Une République de l'égalité, celle qui s'adresse à toutes les petites filles de notre pays. C'est donc avec beaucoup émotion que je prends la parole après vous, sous l'œil bienveillant de la première femme élue à la présidence de l'Assemblée nationale.
Soyez assurés que nous saurons user de nos nouvelles responsabilités avec bienveillance, mais surtout avec pugnacité. Ce qui nous intéresse, ce n'est pas d'être les premières, mais de nous inscrire dans le temps long. Madame la Première ministre, vous venez de nous exposer la feuille de route que vous fixez au Gouvernement. Il me revient, en tant que présidente du principal groupe de l'Assemblée, de préciser nos intentions et l'état d'esprit qui nous anime alors que nos concitoyens s'interrogent légitimement sur notre capacité, majorité comme oppositions, à adapter les pratiques parlementaires à la nouvelle donne politique qu'ils ont choisie. Nous sommes ...
Fidèles à ceux qui l'ont fait évoluer : Jacques Chirac, Lionel Jospin, Nicolas Sarkozy. Fidèles au subtil équilibre des pouvoirs prévu par notre texte fondamental : un président légitime, un gouvernement qui a les moyens d'agir, une Assemblée nationale ayant la capacité à légiférer en toute liberté. Voilà notre cadre commun : non pas le blocage ni l'idée bien peu républicaine que les résultats des élections peuvent être contestés dans la rue ,…
…mais cette Ve République qui nous fait, qui nous tient et que, dans cette majorité présidentielle, nous voulons faire vivre. Face aux temps présents, nous devrons de nouveau en faire évoluer l'usage, car les attentes de nos concitoyens sont fortes, notamment s'agissant de leur association aux processus de décision. Mais faire évoluer, ce n'est pas déconstruire ; améliorer, ce n'est pas trahir les intentions des constituants de 1958. Le débat d'aujourd'hui nous offre l'occasion de clarifier et de définir un cap et un chemin. Que les opposants acharnés à la Ve République s'en offusquent, rien de plus normal : ils sont dans leur rôle.
Mais que des représentants de partis de gouvernement, qui ont exercé le pouvoir en respectant l'esprit de la Constitution, feignent de s'en indigner, voilà qui est plus surprenant.
Il y a ceux qui veulent abattre la Ve République et ceux qui veulent la faire vivre pleinement ; nous sommes de ceux-ci. Nos institutions constituent le socle de notre action. Elles sont, bien au-delà des bancs de la majorité présidentielle, notre bien commun. Les 10 et 24 avril, puis les 12 et 19 juin, les Français ont fait leur choix : celui d'un président fort, largement réélu
D'abord, en matière de méthode, il faudra faire davantage de place à la délibération collective – le socle de notre pacte démocratique –, à l'écoute, au débat, aux négociations. Il faudra faire émerger une culture du compromis, mieux associer les parlementaires au travail en amont et revoir la fréquence d'examen des textes de loi car, comme le dit le Conseil d'État, « quand le droit bavarde, le citoyen ne lui prête plus qu'une oreille distraite ». Moins de lois, mais des lois mieux écrites, mieux négociées, mieux évaluées pour améliorer concrètement la vie des Français : voilà notre objectif.
Il faudra rééquilibrer l'initiative législative entre propositions et projets de loi, au bénéfice du Parlement ; notre groupe y veillera. À tout cela, nous sommes prêts, je suis prête. Le choix des Français commande ensuite que nous rassemblions autour d'un grand dessein capable de fédérer, au-delà de la majorité présidentielle, tous ceux qui, ayant fait d'autres choix ou s'étant abstenus, se reconnaissent dans la République – non pas une République inerte qui, à force d'immobilisme, finit par se recroqueviller, mais une République d'action qui retrouve sa capacité à changer la vie.
Le compromis consiste à partager un même objectif et à trouver un accord sur les moyens d'y parvenir. Il doit se faire dans la transparence, sans rien cacher de ses intentions. Rechercher des compromis, c'est la nature même du travail parlementaire ; c'est ce qui permet d'enrichir notre projet. Le compromis oui, la compromission jamais !
La situation nous invite à une forme de renaissance républicaine. Cela tombe bien : nous sommes profondément républicains, et l'objectif d'une renaissance de nos politiques et de nos pratiques est la raison même de l'existence de notre groupe, ce qui fait sa cohérence, ce qui a réuni des femmes et des hommes qui n'ont pas tous les mêmes parcours politiques ou personnels, mais qui ont décidé de s'engager.
La renaissance doit donner à notre modèle les moyens d'agir ; elle doit se traduire en actes. Nous sommes conscients de l'ampleur de la tâche qui est la nôtre : nous savons que nous formons une assemblée élue par une minorité d'électrices et d'électeurs. Le souci de vérité nous impose de rappeler qu'aucun des groupes de notre assemblée, aucune des coalitions déclarées ne peut revendiquer en conscience d'avoir obtenu la pleine et entière confiance des Français.
En revanche, par leur abstention comme par leur vote, nos compatriotes nous ont placés, chacun, au pied du mur : ils nous ont donné mandat pour agir, pour trouver les voies de faire avancer le pays. Ils ont formulé une exigence dont nous devons nous montrer dignes pour mériter leur confiance. Quel constat pouvons-nous faire aujourd'hui ? Les grands principes que notre République a formulés, installés, concrétisés, sur lesquels se sont construites les oppositions les plus fortes, font désormais l'objet d'un large consensus. Il faut s'en réjouir. Plus personne ou presque ne remet en cause le principe de l'éducation gratuite et universelle, du droit à l'accès à la ...
Plus personne ou presque ne remet en cause la nécessité d'agir pour lutter contre le dérèglement climatique et pour nous préparer aux effets inéluctables des changements en cours. Cependant, derrière ce relatif consensus sur les enjeux, il y a la réalité vécue par nos concitoyens, qui justifie des réformes et des décisions. La réalité d'une école qui, trop souvent encore, malgré l'engagement de ses acteurs et les moyens qui lui sont consacrés, reproduit les inégalités. La réalité des déserts médicaux et des difficultés d'accès aux soins sur tout le territoire, malgré l'implication admirable de nos soignants et les efforts considérables engagés au ...
…à abdiquer notre objectif de plein-emploi, à appauvrir les Français et, in fine, à obérer la capacité de l'État à faire face à ses responsabilités. Pas d'augmentation de la dette, pas d'augmentation des impôts : voilà le seul cadre responsable dans lequel nous pouvons mener notre action.
La renaissance que nous incarnons imposera de protéger le pouvoir d'achat et donc de poursuivre le travail entamé pour une fiscalité allégée. Trop d'impôt tue l'impôt ; on ne combat pas l'inflation en l'alimentant – souvenons-nous des mots si justes de Pierre Bérégovoy.
La renaissance que nous voulons contribuer à faire émerger exigera de préserver les générations futures, donc de tenir l'objectif d'une dette publique contenue puis réduite. Il faut continuer à renforcer notre Europe, une Europe plus forte et plus souveraine, capable de résister aux nouveaux empires et aux nouveaux défis environnementaux, technologiques, sanitaires, migratoires, qui ne connaissent pas les frontières. La présidence française de l'Union européenne a démontré notre capacité d'action collective sous l'impulsion du Président de la République : taxe carbone aux frontières, régulation des grandes plateformes numériques et solidarité ...
Je vous parle ici en tant qu'élue d'un département qui a connu l'effroi avec la décapitation de Samuel Paty. La renaissance passe par le refus acharné des discriminations comme des assignations ou des enfermements identitaires, par la passion de l'égalité entre les territoires et entre les citoyens, par la défense de nos libertés publiques telle la liberté d'entreprendre. Elle passe par la capacité d'offrir des chances de s'extraire de sa condition de naissance, par un accompagnement digne des personnes dépendantes ou handicapées, par la culture pour tous, condition évidente et nécessaire de l'émancipation. À chaque fois, madame la Première ministre, que le ...
La coconstruction des textes législatifs avec le Gouvernement fut déjà une réalité lors de la précédente législature ; sans doute ne l'avons-nous pas assez revendiquée. Je rends hommage à nos prédécesseurs, notamment à celles et ceux à qui le sort électoral a été défavorable.
C'était faux, et cela ne doit pas nous empêcher d'être encore plus déterminés, par exemple en usant des prérogatives de contrôle du Parlement avec davantage d'imagination et d'audace. La présidente de l'Assemblée nationale a proposé des pistes pour améliorer l'efficacité de notre travail collectif ; je souhaite que nous nous en saisissions ensemble, par-delà les frontières de nos groupes respectifs. De même, je ferai appel aux membres de mon groupe, afin d'adopter de nouveaux modes de fonctionnement, qui contribueront à une renaissance de la démocratie parlementaire. Il s'agira de nous montrer capables de travailler davantage avec nos collègues, par exemple ...
Nous en débattrons, et nous trancherons. Cette volonté de renaissance démocratique n'est ni une fin en soi, ni une simple réponse à l'équilibre politique inédit de notre assemblée. Elle figurait dans le projet présidentiel, avec l'annonce d'une nouvelle méthode de gouvernement, pour atteindre un but précis : élaborer et adopter des textes plus efficaces et plus en adéquation avec les réalités du pays. Ils permettront aux Français de se projeter, ils répondront à leurs difficultés particulières et leur donneront collectivement confiance en leur avenir. J'en donnerai deux exemples. D'abord, le projet de loi visant à garantir le pouvoir achat : très attendu ...
Avec ce texte, nous pourrons agir vite et fort pour améliorer leur vie quotidienne ; pour revaloriser les minima sociaux, la prime d'activité, les pensions de retraite, les allocations familiales ; pour limiter la hausse des loyers ; pour que chacun ait accès à une alimentation de qualité, sans que jamais cela ne soit au détriment de ceux qui nous nourrissent. Pendant l'examen de ce texte, madame la Première ministre, nous nous conduirons en partenaires loyaux et positifs du Gouvernement, nous serons ouverts à la discussion et aux améliorations que proposeront nos collègues des autres groupes politiques, dans le respect de l'engagement que nous avons pris envers nos ...
Nous aurons ainsi l'occasion d'engager ensemble, dans une logique transpartisane, une modification constitutionnelle, par la voie de l'initiative parlementaire. Ce sera la première fois depuis 1958. La Constitution en offre la faculté au Parlement, saisissons-la ! Nous serons loyaux et fidèles au Président de la République et au projet qui nous a conduits ou reconduits ici. Certains nous diront soumis, mais cela ne nous empêchera pas de réaffirmer notre loyauté et notre fidélité, loin des caricatures. Nous sommes libres de mener nos combats politiques en faveur de nouvelles conquêtes sociales pour les Français. On nous dira affranchis, mais cela ne nous empêchera ...
Il nous appartient désormais, par notre sens des responsabilités, par la pratique de notre mandat, de lui donner raison. Car cela correspond à nos convictions et, surtout, au verdict des urnes. Les membres du groupe Renaissance sont prêts à démontrer que nous sommes collectivement capables de trouver dans notre texte fondamental les ressources pour que la France continue d'avancer. Nous sommes clairs concernant le cadre général, qui sera cohérent avec le projet du Président élu par les Français en avril, projet que nous nous sommes engagés à contribuer à concrétiser. Nous sommes clairs concernant les compromis que nous sommes disposés à élaborer avec tous ...
Enfin, madame la Première ministre, nous affirmons avec clarté que nous vous soutenons, ainsi que votre gouvernement.
Merci pour votre enthousiasme, monsieur le député !
Les plus modestes d'entre eux, ceux pour qui nous devons agir sans attendre, l'apprécieront sûrement plus encore.
Que proposez-vous ? Tout simplement d'y retourner. Votre programme a été analysé par des experts, y compris de gauche : les nouvelles charges que vous préconisez pour les entreprises suffiraient à provoquer un retour immédiat à un chômage à 10 % et une fuite des investissements étrangers,…
J'en viens à l'école. Que propose votre programme pour la refonder ? Une heure trente de classe autogérée par semaine en primaire ! Voilà une façon pour le moins originale de résoudre les problèmes de recrutement : une école sans professeur, il fallait y penser, monsieur le ministre !
Quant à la santé, quels financements proposez-vous ? Vous promettez tout, tout à la fois, mais on ne soigne pas avec des promesses.
Nos engagements sont clairs : avant que la suppression du numerus clausus produise ses effets, nous devons agir sur tous les leviers pour mieux soigner, partout. Cela passera par de la prévention, par la diminution du temps administratif au profit du temps utile passé auprès des patients, par la montée en compétences de toutes les professions médicales, par l'attractivité renforcée des métiers de la santé, et encore par une offre de soins adaptée à chaque territoire.
Ce sont des famines, des risques de pénurie et des habitants qui ne peuvent plus s'alimenter !
Puisque nous évoquons ceux que vous insultez, je l'affirme haut et fort : nous défendons notre police républicaine, et nous ne défilons pas avec des pancartes qui prétendent que la police tue. La police et la gendarmerie sont notre honneur, et nous les soutenons.
Enfin, notre souveraineté passe par l'Europe, ne vous en déplaise – car c'est aussi elle qui nous protège. Vous proposez au contraire de l'abandonner, puisque désobéir aux traités européens, c'est sortir de l'Europe.
Si la France avait désobéi, nous n'aurions pas eu la taxe carbone aux frontières ni la régulation des plateformes pour lutter contre la haine en ligne ; nous n'aurions pas eu non plus de consensus pour soutenir l'Ukraine contre l'agression russe.
C'est le cas !
« Le déni de réalité va tuer la démocratie ». Mais quelle est la réalité ? Nous examinons aujourd'hui une motion de censure, et non une motion de défiance. Si nous sommes ici, c'est parce que l'autoproclamé « tribun du peuple » – selon ses propres termes –, qui ne siège même pas à l'Assemblée, en a décidé ainsi :
il vous a intimé l'ordre, madame la présidente et messieurs les présidents de l'opposition de gauche,…
…de transformer nos débats en une affaire de procédure grâce au dépôt d'une motion de censure. Il vous met même en garde, vous, ses alliés politiques : il vous « en coûtera très cher » de ne pas suivre ses directives. La réalité, c'est qu'en bon démocrate, le tribun du peuple n'accepte le résultat des urnes que lorsqu'il lui est favorable.
Par quatre fois, pourtant, les Français lui ont dit non ; à deux élections présidentielles consécutives, il a été éliminé dès le premier tour de scrutin ; à deux élections législatives consécutives, il n'a pas obtenu la cohabitation tant espérée. Le naufrage aux législatives, c'est le vôtre : les Français ont dit non, non, et encore non.
Alors oui, monsieur Mélenchon, vous avez raison d'affirmer que le déni de réalité va tuer la démocratie ; mais la seule anomalie démocratique, c'est de refuser le verdict des Français. Nous avons un président fort ,