M. Alexandre Sabatou alerte M. le ministre de la santé et de la prévention sur le manque de moyens et les fermetures de lits qui touchent le groupe hospitalier public du Sud de l'Oise, dont font partie les hôpitaux de Creil et de Senlis. Lors des fêtes de fin d'année il a été constaté que près de 40 patients ont dû attendre dans les couloirs. Malgré la bonne volonté du personnel soignant, une telle situation met en danger la bonne prise en charge des patients pouvant entraîner des décès que l'on pourrait éviter. Les personnels sont épuisés, ce qui entraîne des arrêts de travail en masse. Cette boucle infernale atteint aussi bien la dignité des patients que celle des soignants. Le groupe hospitalier public du Sud de l'Oise est passé de 400 à 200 lits, alors même que la population du sud de l'Oise progresse. Et que dire de la prise en charge des parturientes à la maternité de Creil, qui est toujours fermée malgré la décision de justice qui demandait sa réouverture. Dans ces conditions, la demande de l'Agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France de déclencher le Plan blanc dans les hôpitaux de l'Oise apparaît comme une demande coupée de la réalité du terrain. Comment mobiliser plus de soignants déjà en sous-effectifs, totalement épuisés, avec un nombre de lit réduits ? C'est pourquoi M. le député tient à alerter M. le ministre sur cette situation intenable aussi bien pour les patients que pour les soignants. Quelles actions concrètes compte-t-il mettre en œuvre pour permettre une meilleure prise en charge des patients dans des conditions d'accueil optimales ? Il lui demande également quelles actions il compte mettre en œuvre pour améliorer les conditions de travail des personnels hospitaliers.
Le groupe hospitalier public du sud de l'Oise (GHPSO) est un établissement clé pour la réponse aux besoins de santé des Isariens. Il fait l'objet à ce titre de toute l'attention de l'agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France. L'Etat a décidé, dans le cadre du Ségur de la santé, d'une aide financière pour adapter les locaux aux besoins des patients comme des professionnels. Sur le site de Creil, 35 millions d'euros sont alloués pour l'achèvement du bâtiment dit « rotonde », 9 millions d'euros pour la relocalisation des urgences pédiatriques et adultes dans un bâtiment neuf, 5 millions d'euros pour la construction d'un nouveau bâtiment regroupant la pharmacie et la stérilisation et 1 million d'euros pour la construction d'un internat. L'Etat a également alloué 38 millions d'euros afin d'alléger le poids de la dette contractée pour la réalisation des investissements passés. Au total, c'est 88 millions d'euros qui sont investis, faisant du GHPSO l'un des établissements les plus aidés de la région. Le service des urgences avait d'ores et déjà fait l'objet d'un accompagnement de 2 millions d'euros pour la mise à niveau des équipements, l'adaptation du circuit d'accueil des patients et le déploiement du dossier patient informatisé. Malgré cela, le GHPSO a connu cet hiver, comme tous les hôpitaux de France de fortes tensions liées à la survenue simultanée des épidémies de grippe, de covid-19 et de bronchiolite. Cette crise a pu être dépassée grâce à la remarquable mobilisation des communautés médico-soignante et administrative, à la solidarité des établissements partenaires et à la mobilisation de la réserve sanitaire nationale. Le GHPSO dispose aujourd'hui de nombreux atouts pour préparer l'avenir. Il dispose en effet de toutes les activités et des capacités d'accueil adaptées pour répondre aux besoins des habitants. La maternité de recours de niveau 3 est installée dans des locaux modernes à Senlis. Lors de sa visite en date du 25 janvier 2023, le directeur général de l'ARS a défini les lignes directrices à l'attention de la direction de l'établissement avec l'adoption du projet d'établissement 2023-2028 au premier semestre et le lancement des travaux à l'automne.
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