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Damien Maudet
Question N° 16229 au Secrétariat d'état à la mer (retirée)


Question soumise le 19 mars 2024

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M. Damien Maudet interpelle M. le secrétaire d'État auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé de la mer et de la biodiversité, sur la grave crise que traverse le monde ostréicole, en France. « Nous devons aider les ostréiculteurs ». Voilà ce que M. le ministre disait dans les colonnes de Ouest-France, à quelques heures de la soirée du réveillon 2023. Trois mois plus tard, M. le député et sa collègue Mathilde Hignet sont allés à leur rencontre. Et malgré les annonces, la situation est plus qu'inquiétante. Cette fierté française est menacée. Les ostréiculteurs alertent : « Encore une crise comme ça et on est morts », « Aujourd'hui, ce n'est pas rentable de s'installer, à 35 ans, j'ai déjà 45 000 euros de dettes et le projet économique est mort ». La filière risque de disparaître, attaquée par deux virus : la pollution des littoraux et le marché. Si certains disent que l'on consomme des huîtres depuis le paléolithique, ce qui est sûr c'est qu'aux repas de fin d'année, Noël ou le 31, nombre des compatriotes souhaitent se faire plaisir et en acheter une ou plusieurs douzaines, afin de garnir les tables familiales. Malgré les habitudes, la fin d'année 2023 a été compliquée pour l'huître. Et elles se sont bien moins vendues. La principale raison : le norovirus. Ce virus est considéré comme étant responsable de la gastro-entérite. Lorsqu'il contamine un chantier ostréicole, ce sont tous les chantiers voisins qui ferment avec. Pire, bien qu'un seul territoire puisse être concerné par une contamination - en l'occurrence, le bassin d'Arcachon - ce sont sur toutes les huîtres de France que l'opprobre est jeté et ce sont toutes les huîtres de France qui ne sont pas achetées par les Français. Il y a une nécessité de rassurer les Français et de faire attention aux communications rapides qui pourraient laisser croire que toutes les huîtres du pays sont inconsommables, alors qu'il ne s'agit que d'une seule contamination. Mais il faut dire d'où viennent ces contaminations et pourquoi les huîtres se retrouvent à transmettre la gastro. Entre des réseaux d'eaux vieillissants et des stations d'épuration qui ne sont pas calibrées face à l'accroissement du nombre d'habitants et de construction sur les côtes, très vite, les eaux usées viennent transmettre le virus aux huîtres. Ainsi, les ostréiculteurs deviennent des « pollués-payeurs » ! Alors qu'ils entretiennent le milieu et vivent grâce à lui, la non-régulation des constructions fait déborder les stations et polluent les eaux. « Nous, on veut des prix : des prix, des prix ! Mon calibre 3, il devrait être vendu 3 euros pour que je puisse rentrer dans mes frais. On me l'achète 1,80 euro ! » Il y a les paysans de la terre, mais il semblerait qu'il y ait aussi les paysans de la mer. De l'éleveur bovin du Limousin, au maraîcher d'Ille-et-Vilaine en passant donc par l'ostréiculteur d'Arcachon ou de la Ria d'Etel, il existe une revendication commune : des prix planchers. L'huître a peut-être un peu d'avance. 100 % des huîtres consommées en France, proviennent de France ! C'est une chance pour les consommateurs et les savoir-faire. Mais c'est aussi une chance pour expérimenter rapidement des prix planchers - avant même de sortir des accords de libre-échange - puisque si des prix planchers sont appliqués sur les huîtres, la grande-distribution ne pourra pas faire jouer la concurrence étrangère, dans la mesure où cette dernière ne peut fournir en quantité suffisante le marché. Les ostréiculteurs font face à deux menaces : la pollution du fait des installations incontrôlées dans les départements côtiers et un marché qui refuse de payer au bon prix, ce qui ne permet pas aux professionnels de vivre de leur travail. Le gouffre est très proche. Les chantiers ostréicoles ferment et les projets ne sont plus rentables. À très court terme, cette production millénaire peut disparaître. Ls dernières annonces de M. le ministre n'ont pas touché les bonnes cibles. M. le ministre va-t-il réunir tous les acteurs autour de la table pour travailler aux prix planchers ? Enfin, il lui demande s'il va agir en faveur de moratoires sur les projets de constructions, tant que les réseaux et les stations d'épuration ne sont pas aux bonnes dimensions.

Retirée le 11 juin 2024 (fin de mandat)

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