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M. Alexis Jolly interroge M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur l'influence de la Turquie dans le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. En effet, la Turquie du président Erdogan est entrée dans une phase impérialiste d'inspiration néo-ottomane visant à recréer un pôle d'influence turcophone et islamique en Asie centrale. L'agression azerbaïdjanaise contre l'Arménie ne pourrait pas avoir lieu si Bakou ne disposait pas de l'accord et de l'appui logistique et stratégique de son partenaire turc. La problématique du Haut-Karabagh et les exactions dont sont victimes les populations locales s'intègrent plus largement dans cette volonté de reconstitution de la Turquie de l'influence ottomane sur le Moyen-Orient et sur la tentative de rétablir le leadership turc sur le monde musulman, contesté à la fois par l'Egypte et l'Arabie saoudite et gravement mis en péril depuis les accords d'Abraham. Il l'interroge donc sur le manque d'évocation de cette question dans le débat autour de l'Arménie par les chancelleries françaises et européennes, alors que tous les reproches portés par la communauté internationale contre l'Azerbaïdjan pourraient également être adressés à la puissance turque.
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