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François Ruffin
Question N° 15299 au Ministère du ministère de la culture


Question soumise le 20 février 2024

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M. François Ruffin interroge Mme la ministre de la culture : France Bleu Picardie et d'ailleurs, va-t-il parler depuis Paris ? « France Bleu Picardie va devenir Ici Picardie. La décision est prise, on ne va pas se battre là-dessus. En revanche, ce qui nous inquiète, c'est ce que ça va changer dans le contenu ». Au-delà du changement de nom, les craintes des salariés et de tous les amis, auditeurs, de France Bleu Picardie sont fortes. En effet : François Hollande a rayé, on le sait, la Picardie de la carte en une nuit, pour fusionner avec le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie est devenue « le versant sud des Hauts-de-France » ! C'est une atteinte, depuis Paris, à une identité qui existe depuis le Moyen-Âge et même avant. Mais dans la foulée, les Picards ont perdu les sièges du conseil régional, de l'ARS, de la Drac, de l'INSEE, de France Travail, les directions de la SNCF et de La Poste. C'est la République qui s'est éloignée vers Lille. D'où l'attachement, puissant, de ses habitants à ce qu'il reste de Picardie : France Bleu Picardie, le rectorat qui demeure ici, la ficelle qui demeure picarde (et n'est pas devenue la ficelle versant sud des Hauts-de-France), les cathédrales, la Baie de Somme, les hortillonnages, qui, ouf, ne seront pas délocalisés et France Bleu Picardie. Cette radio appartient un peu à au patrimoine régional. Or voici qu'en conservant l'étiquette, on concocterait des flash infos enregistrés à Paris pour remplacer l'info locale : « Les matinales vont être remodelées entièrement, avec l'info locale uniquement aux heures rondes, la suppression des journaux de 6 h 30, 7 h 30, 8 h 30, remplacés par des flash de 2 minutes montés à Paris. C'est un gros coup porté à l'info locale ». Enfin, toutes les études en témoignent : pourquoi, en France, les salariés vont-ils mal ? Parce que, dans les firmes comme dans les services publics, on transforme leur métier sans eux. On ne les écoute pas sur leur travail, on ne les informe qu'au compte-gouttes et les changements s'opèrent sans eux, voire contre eux. C'est également le ressenti ici, à France Bleu Picardie : « C'est un énième retour en arrière sans qu'on soit consultés. Ce sera à nous de nous organiser pour trouver comment occuper les cases laissées vides. Et sans moyens supplémentaire. Avec seulement deux reporters pour toute la semaine, c'est insuffisant ». Avec pour conséquences, dans bien des entreprises, une perte de sens, une augmentation des cadences, plus de mal-être au travail, plus de burn-out, plus de défiance. Mme la ministre l'a dit : « Chacun sait que j'aime me battre ». C'est fort bien. Aussi, il lui demande si elle va se battre pour que « Ici Picardie » ne devienne pas « Là-bas Paris ».

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

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