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Caroline Colombier
Question N° 14005 au Ministère des ministère des armées


Question soumise le 26 décembre 2023

Mme Caroline Colombier appelle l'attention de M. le ministre des armées sur les retours d'expériences concernant l'emploi du canon Caesar dans le conflit qui oppose l'Ukraine à la Russie. Selon les témoignages de soldats ukrainiens médiatisés par le journal Le Monde le 14 décembre 2023, le canon automoteur Caesar du groupe Nexter et dont trente exemplaires ont été livrés à l'Ukraine semble faire l'objet d'un retour plutôt négatif de la part de ses servants. En effet, malgré ses évidentes qualités, le canon Caesar dissuade souvent les artilleurs ukrainiens de l'utiliser en condition opérationnelle en raison de certaines vulnérabilités révélées par le terrain : taille trop importante le rendant une cible facile pour les drones russes, dépendance accrue vis-à--vis de la liaison satellite, nécessité d'entretien pas au niveau de l'exigence de rusticité du terrain, etc. Aussi, au regard de ses retours, elle lui demande s'il envisage de demander à l'industriel une amélioration du canon Caesar pour remédier à ces lacunes et assurer l'efficacité opérationnelle des forces armées françaises et de ses alliés.

Réponse émise le 14 mai 2024

Le ministère de la défense ukrainien a exprimé à plusieurs reprises sa pleine satisfaction vis-à-vis du système d'artillerie Caesar utilisé dans le cadre du conflit qui oppose l'Ukraine à la Russie. Compte tenu de ces retours d'expérience du front, l'Ukraine a fait l'acquisition, fin 2023, de 6 canons Caesar supplémentaires et a exprimé un nouveau besoin important de plusieurs Caesar. Grâce à sa mobilité, le Caesar est moins vulnérable aux tirs d'artillerie adverses que les canons fixes. Équipé d'une centrale inertielle pour la navigation et le pointage du canon, le Caesar n'a pas besoin de liaison satellitaire permanente pour tirer ses munitions. Le Caesar a également démontré un bon niveau de rusticité, comparé notamment aux systèmes d'artillerie chenillés automatisés fournis par d'autres pays occidentaux à l'Ukraine. L'intense utilisation de ce système par les forces armées ukrainiennes exige une maintenance particulièrement performante et amène le ministère de la défense ukrainien à commander régulièrement les outillages, rechanges et services nécessaires à son entretien auprès de Nexter. Dans ce contexte, l'Ukraine a affiché la volonté de produire localement les composants et munitions associées. Cette situation a conduit la France et l'Ukraine à décider de mettre sur pied une industrialisation du soutien via des coopérations et partenariats industriels. La montée en puissance de l'économie de guerre annoncée par le Président de la République a conduit la France à développer ses capacités de production souveraines dans le domaine des munitions d'artillerie, notamment à travers l'augmentation de la production des munitions par KNDS et des poudres et explosifs par Eurenco, ce qui contribuera également à l'approvisionnement en munitions des forces armées ukrainiennes. La confiance renouvelée des Ukrainiens dans le Caesar conforte le leadership qu'assure aujourd'hui la France au sein de la coalition « artillerie ».

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