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M. Arnaud Le Gall interroge M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur le manque d'enseignants dans de nombreuses communes de la 9ème circonscription du Val-d'Oise et partout en France depuis la rentrée. Le 29 septembre 2023, les parents d'élèves de la commune de Gonesse se mobilisaient pour dénoncer le manque de 11 enseignants sur l'ensemble de la commune. Et force est de constater que depuis la rentrée, les « solutions » qui se sont succédées relèvent aux yeux des acteurs et observateurs d'une forme de « bricolage » : enfants accueillis dans d'autres classes sans suivi, remplacements courte durée pour quelques jours, recrutement de contractuels en urgence et sans formation digne de ce nom. Il est même parfois suggéré oralement aux parents qui le peuvent de garder leur enfant chez eux, afin de ne pas alourdir les classes, déjà surchargées, où les élèves sont répartis. Aujourd'hui, les enseignants de ces établissements colmatent les brèches et pallient le défaut d'anticipation du ministère de l'éducation nationale, mais leur engagement a des limites. Cette situation prive des centaines d'enfants du Val-d'Oise d'un enseignant et cela constitue une grave rupture de l'égalité entre les élèves. Partout en France, parents, enseignants et élus se mobilisent pour dénoncer des situations similaires. Cette situation inacceptable était pourtant prévisible et annoncée. Dès juillet 2023, M. le député alertait, comme d'autres, sur une probable pénurie d'enseignants à la rentrée dans le Val-d'Oise, via une question écrite restée sans réponse. Les syndicats et enseignants alertent depuis des mois sur le fait que la faible revalorisation prévue dans le « pacte enseignant », dénoncé de toutes parts, ne rendra pas son attractivité au métier. Un grand nombre de postes proposés aux concours de l'enseignement n'a pas été pourvu ; les séances de job dating organisées par le rectorat de Versailles n'ont eu pour résultat que de mettre face aux élèves de nombreux contractuels pas ou peu formés ; et il n'y a pas aujourd'hui, contrairement aux engagements, un enseignant devant chaque élève. Les alertes, que M. le ministre a relayées, sur la chute de la France dans le classement du Programme international de suivi des acquis (PISA) n'y font rien. Le principal sujet de la rentrée ont été l'abaya, la proposition d'instaurer un uniforme à l'école. De solutions efficaces existent pourtant, portées depuis des mois à l'Assemblée et par le milieu éducatif. Elles consistent, entre autres mesures, en une vraie revalorisation des salaires, sans conditions, pour redonner de l'attractivité au métier d'enseignant, condition pour réduire les effectifs par classe afin de garantir de bonnes conditions d'enseignement. Il lui demande quand il est prévu de mettre en place les véritables mesures afin, notamment, que tous les élèves aient devant eux un enseignant qualifié.
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