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Les amendements de Philippe Vigier pour ce dossier

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Il s'agit de sauver notre système par répartition, où ceux qui travaillent financent les retraites de ceux qui ont travaillé. Avec l'Agirc-Arrco, les partenaires sociaux ont montré la voie, expliquant que le départ à 62 ans était désormais intenable et demandant que les pensions soient minorées de 10 % pendant trois ans !

Chacun connaît les problèmes liés à la démographie, aux petites retraites, aux carrières hachées, à celles des femmes.

Je vous la dis : vous avez menti, tronqué le débat démocratique en déposant quelque 20 000 amendements, parce que Mélenchon, le guide suprême, vous a enjoint de le faire !

Le courage consiste à rappeler que nous avons débattu durant 175 heures, c'est-à-dire plus longuement que jamais : vous le niez !

Le courage, monsieur Coquerel, qui n'êtes malheureusement plus dans l'hémicycle, c'est d'appliquer l'article 40 de la Constitution – vous le faites bien pour les textes financiers – y compris à cette proposition de loi que vous soutenez. Vous n'avez pas le droit de vous arroger le pouvoir de nier la Constitution !

Le courage, c'est de prévenir les Français qui nous regardent que, de toute manière, jamais cette proposition de loi ne franchirait l'étape du Sénat ,…

…ni celle du Conseil constitutionnel. Cessez donc de mentir, de donner au peuple de faux espoirs ! Les membres du groupe LIOT, malheureusement, ne sont pas en nombre pour m'entendre, mais j'aperçois sur les bancs des commissions le rapporteur du texte, Charles de Courson, qui m'a formé – Charles de Courson, qui prônait une retraite à taux plei...

Charles de Courson, qui m'a déclaré un jour que ne pas agir serait bafouer la démocratie ! Pendant la campagne présidentielle, Jean-Luc Mélenchon était en quête de son hologramme.

La vérité, je le répète, c'est que vous mentez aux Français. Oui ou non, mesdames et messieurs les députés de la NUPES, ce texte vise-t-il à rétablir la retraite à 60 ans ?

Non, la réforme Touraine le rend impossible. Mensonge ! Oui ou non, tend-il à rétablir les régimes spéciaux ?

Comble de l'hypocrisie, chers collègues, nous avons mis sur la table 7 milliards d'euros destinés aux femmes, aux travailleurs à la carrière hachée, aux pompiers, aux aidants : ces milliards, vous les garderiez !

Reste la grande muette : ceux qui ne sont pas là, qui se drapent dans leur vertu, Mme Le Pen s'étant bornée, dans son programme présidentiel, à promettre de revaloriser les petites retraites. On ne sait pas lesquelles, on ne sait pas de combien ; pas vu, pas pris, impeccable !

Dans un amendement formidable, le Rassemblement national nous explique que, lorsque l'on a commencé à travailler à 24 ans, il faudrait cotiser quarante-deux ans pour bénéficier d'une retraite à taux plein. Cela donne un départ à 66 ans ! Vous êtes démasqués !

Le choix est simple, mes chers collègues. Vous avez devant vous le chemin de la Mélenchonie, celui où l'on n'accepte pas le verdict de l'élection présidentielle, où M. Mélenchon est arrivé troisième.

C'est cela qui fait tout bloquer, qui a égaré mon pauvre Charles de Courson, lequel n'ignore pas l'affection que j'ai pour lui. La Mélenchonie, ce sont 2 000 amendements déposés en commission !

Vous avez devant vous le chemin du Rassemblement national – je constate que sa présidente n'est pas là – qui pourrait désormais porter un autre nom : le Renoncement national. Ne rien faire pour que tout soit fait !

Vous l'aurez compris, chers collègues, le blocage, c'est vous, l'action, c'est nous ; le mensonge, c'est vous, la vérité, même difficile à dire, c'est nous !