Les amendements de Mélanie Thomin pour ce dossier
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« Je n'ai pas de comptes à rendre. » Madame la Première ministre, ces mots de votre ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion résument votre vision du Parlement durant notre examen du projet de réforme des retraites.
Nous savons désormais que le vote des Français au second tour de l'élection présidentielle vous est indifférent. Pour condamner les Français à travailler deux ans de plus, il fallait agir vite : deux jours et demi d'examen en commission, deux semaines en séance, 40 % de temps d'examen en moins que lors de l'examen de la réforme des retraites de...
Surtout, le calendrier vous permet de faire passer le texte sans vote à l'Assemblée – sans vote final, donc sans approbation des Français.
Nous, socialistes, avions pris la décision de retirer nos amendements jusqu'à l'article 7, afin d'aborder, en cohérence, le virage clé de cet article pivot, le débat attendu par des millions de Français : celui de l'allongement de l'âge de départ à la retraite.
Vous souhaitez aller vite, pour contourner le mouvement social et le Parlement. Ce soir, vous faites un coup de force en interrompant les débats, alors que le texte n'a pas été examiné ; c'est un déni de démocratie.
Face à la rue, calme, unie et digne, vous restez aveugle ; c'est un déni de réalité. Vous ne souhaitez pas débattre, dont acte. Vous avez fait preuve de désinvolture ensuite, alors que le Parlement souhaite travailler. Lorsque les parlementaires cherchent à améliorer votre projet et font des propositions, vous appelez cela de l'obstruction.
Quand les parlementaires posent des questions, vous perdez parfois pied. Ne vous en déplaise, le parlementaire n'est pas un fonctionnaire et le Parlement n'est pas une réunion interministérielle.
Si vous ne savez toujours pas expliquer qui bénéficiera de cette réforme et quels en seront les effets, nous ne pouvons pas considérer qu'il y a eu un débat éclairé.
À la vérité, vous refusez le débat et vous avez tenté de manière éhontée de dissimuler les conséquences réelles de votre réforme. Nous avons composé avec un calendrier muselé ; vous avez refusé d'ouvrir des séances le week-end, de prolonger nos travaux, alors que c'était possible.
En début de semaine, vous perdez le cap et vous vous retrouvez en minorité sur l'article 2. Votre projet est-il devenu celui de la minorité présidentielle ?
Les Français sont opposés à votre réforme injuste et conservatrice. Alors que les superprofits continuent de pleuvoir, vous choisissez de taxer la vie de millions de Français. Cette réforme, c'est l'injustice de l'impôt sur la vie pour la majorité d'entre eux.
Notre opposition n'est pas le fruit d'une idéologie aveugle : nous l'avons démontré durant le débat. Votre politique finance à fonds perdus et sans contreparties les plus riches, leurs privilèges, pendant qu'elle impose la sobriété, l'austérité permanente aux autres.
Ce n'est pas une politique d'avenir pour nos enfants et nos aînés, alors que l'accroissement des inégalités requiert un changement de cap radical. Vous prétendez représenter le bon sens économique, alors que nous serions de dangereux idéalistes.
Pourtant, vos choix économiques sont injustes et nous avons bien compris qui vous préférez toujours défendre. Notre système de retraite n'est pas menacé à long terme, il ne risque pas le grand dérapage financier annoncé. D'autres choix sont donc possibles. Nous avons fait des propositions :…
…augmenter les cotisations patronales sur les hauts salaires – vous le refusez ; conditionner les exonérations de cotisations – vous le refusez ; mobiliser les superprofits – vous le refusez ; augmenter la taxation du capital – vous le refusez !
Mesdames, messieurs les membres du Gouvernement, vous êtes désormais le camp du blocage. Nous sommes loin du progressisme éclairé promis en 2017. La vérité est là, le seul impôt que vous concevez, c'est celui sur les catégories moyennes et populaires.
Vous préférez éreinter, désespérer les travailleuses et les travailleurs qui exercent les métiers les plus difficiles, plutôt que de faire payer ces sommes à leurs employeurs, dont vous avez choisi de faire baisser les prélèvements de 18 milliards d'euros par an en deux ans. Voilà la cruelle vérité de cette réforme ! En plus d'être profondément...
Nombre de nos concitoyens seront piégés, mais les premières sacrifiées, les premières victimes, les premières de cordée et de corvée, sacrifiées au pilori des retraites, seront les femmes. Votre gouvernement fait le choix conservateur de ne pas faire contribuer les plus riches. Vous avez joué la montre pour contourner nos propositions. Et M. G...
Socialistes, au cœur de l'union de la gauche, le sens de notre engagement, notre devoir moral est de ne jamais rien céder à l'extrême droite. Absente de nos débats, elle ne propose rien.
Aujourd'hui, dans cet hémicycle, elle porte toujours les mêmes fondamentaux rétrogrades : à l'égard des femmes, à l'égard des familles, prônant un nationalisme étroit et un racisme qui s'insinue.