Les amendements de Mathilde Panot pour ce dossier
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Madame la Première ministre, en moins de vingt-quatre heures, vous avez activé par deux fois la manœuvre favorite des autoritaires, de ceux qui gouvernent sans mandat et sans majorité.
Pourquoi ? Ce n'est pas parce que les débats s'éternisaient : nous avions débattu du budget pendant neuf jours contre onze l'année dernière, et nous n'avons consacré qu'un seul jour à l'examen de celui de la sécurité sociale. Pourtant, nous avions jusqu'à la fin du mois de décembre pour voter ces budgets.
Ce n'est pas non plus parce que les amendements du Gouvernement étaient refusés, ni même à cause d'un quelconque blocage. Non, vous avez décidé que ces budgets seraient adoptés sans vote, parce que le résultat de nos délibérations vous a déplu.
Création d'une taxe sur les super-dividendes, rétablissement de l'exit tax, gain de 200 euros par mois pour les résidents d'Ehpad, soumission du bénéfice des exonérations de cotisations sociales au respect de l'égalité entre les femmes et les hommes : toutes ces mesures d'intérêt général ont été votées à la majorité de cette assemblée, p...
En activant l'article 49.3 dans toutes ces circonstances, vous montrez votre aversion pour le fonctionnement normal de la démocratie. Depuis, vous vous êtes livrée à des magouilles en coulisses, vous réservant le droit de séparer le bon grain de l'ivraie. Vous avez évacué plus de la moitié des amendements votés à l'Assemblée. Ainsi, vous rempl...
Madame la Première ministre, deux Français sur trois ne veulent pas de 49.3, et vous leur en donnez un double ! En Macronarchie, l'arbitraire fait loi.
Comment ne pas voir ce continuum autoritaire depuis cinq ans ? Vingt et une lois promulguées réduisent les libertés individuelles. Le pouvoir s'exerce par ordonnances ou depuis un Conseil de défense. La matraque est votre seule réponse aux mouvements sociaux, quand vous ne choisissez pas la réquisition.
Désormais, vous gouvernez au rythme d'un 49.3 par jour. Depuis cinq ans, vous maintenez votre pouvoir sur tout ce que la V
Ainsi, vous serez bien en peine de rejeter un quelconque blocage sur le dos des oppositions. Aucun de vos arguments ne résiste une seule seconde à l'examen. Comme Mme Bergé, vous nous dites : « vous ne souhaitiez pas voter ce budget de toute façon ». Au bout de cinq ans, je pensais que vous vous étiez habitués. Visiblement, le désaccord revêt ...
Vous dites que votre texte a été « dénaturé », vous ne comprenez donc pas la différence subtile entre le budget que vous nous soumettez et celui qui sera adopté. C'est dans cet interstice que réside la démocratie. Ne vous en déplaise, l'Assemblée nationale n'est pas la photocopieuse de l'exécutif !
Vous prétendez que les débats auront au moins servi à « éclairer nos compatriotes ». Que dire de cette vision toute personnelle du débat parlementaire, où nous délibérons pour la beauté du geste ? En Macronie, les députés étudient un texte, parfois jusqu'à minuit, en attendant le couperet du 49.3. Pour vous, la démocratie est donc décorative. ...
Vous nous dites encore que la seule majorité qui vaille est celle qui siège sur les bancs du groupe Renaissance. Alors que vous ne disposez que d'une majorité relative, vous fantasmez une majorité simple, car vous êtes nostalgiques de la majorité absolue des cinq dernières années. La réalité est cruelle : vous avez été battus en juin dernier.
Mais une défaite est un détail pour tout mauvais perdant. En vérité, vous ne savez plus à quelle légitimité vous adosser. Nous avons même surpris Bruno Le Maire qui convoquait le souvenir de l'élection d'Emmanuel Macron pour justifier une prétendue adhésion à votre budget, omettant au passage son élection par défaut. Dans ce cas, cessez de fair...
Enfin, il vous faut comprendre que les mots ont un sens. Quand vous osez parler de dialogue, d'esprit de responsabilité, alors que vous muselez en réalité la souveraineté populaire,…
…vous ne faites que détruire le peu de confiance que les Français avaient en vous. Vous êtes les seuls artisans du blocage !
Pour une fois, la vérité sort de la bouche d'un ministre lorsqu'il affirme que « la minorité ne doit pas dicter sa loi à la majorité. »
Les mesures que nous avions votées n'étaient pourtant pas révolutionnaires. Il s'agissait de rétablir un peu de justice sociale. Contrairement à vous, la majorité de cette assemblée s'était rendue à la raison. Avec vos 49.3, c'est autant la démocratie que vous désavouez que l'aspiration à une vie digne de nos concitoyens. Nul être humain n'est...
La Macronie radicalisée se fait la gardienne des profits, y compris des plus indus. Vous refusez les mesures que nous proposons au motif que gouverner avec des symboles ne résoudrait pas le chômage. À ma connaissance, retirer 5 euros d'aide personnalisée au logement (APL) aux plus pauvres du pays ne le résout pas non plus .
Supprimer l'ISF, baisser l'indemnité versée aux chômeurs, faire des cadeaux fiscaux aux grandes entreprises sans contrepartie non plus. Depuis la rentrée, vous enchaînez les textes de classe : destruction de l'assurance chômage, budget austéritaire et bientôt la casse des retraites ! À présent, vous dégainez l'article 49.3 au pic de la gronde...
Elle s'étend aux cheminots, aux travailleurs du nucléaire, aux routiers, aux soignants, aux professeurs de lycée professionnel, aux officiers de police judiciaire. Dimanche 16 octobre, ceux qui ont envie d'un autre monde s'étaient donné rendez-vous à Nation : 140 000 personnes ont défilé contre le vôtre !