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Les amendements de Marine Le Pen pour ce dossier

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Le 19 juin dernier, les Français ont pris une décision sans ambiguïté : en privant de majorité absolue le Président de la République nouvellement élu et en envoyant quatre-vingt-neuf députés du Rassemblement national à l'Assemblée,…

Le 19 juin dernier, les Français ont adressé un message à la majorité, devenue minorité présidentielle, et à Emmanuel Macron : ils ont décidé de vous placer sous le contrôle du Parlement et, à travers nos élus, sous le contrôle du peuple de France.

Le 19 juin dernier, notre groupe a acquis une double responsabilité : celle de faire souffler à Paris le vent d'un renouveau démocratique, balayant l'arrogance, la brutalité institutionnelle, le mépris de la représentation nationale – marque de fabrique, il faut bien le dire, du premier quinquennat d'Emmanuel Macron ;

et celle de faire entendre à la minorité présidentielle une voix nouvelle, dont elle semblait avoir oublié jusqu'au son : la voix du peuple de France. Le 19 juin dernier, le Président de la République aurait pu, aurait dû, entendre ce nouveau message et faire acte d'humilité. Or, plus que jamais, aveugle au réel et aux basculements des rapport...

En s'entêtant à exercer la fonction de cette manière, selon un logiciel dépassé, le président prend le risque de conduire le pays au blocage. Lorsqu'il aura épuisé son droit de tirage du 49.3, il exposera le pays à une crise politique, voire, compte tenu de la défiance qui s'exprimera probablement alors, à une crise de régime.

En effet, utiliser le 49.3 constitue un mode de gestion du pays qui n'est ni apaisé ni avisé. Les recours à cette procédure ont, par leur brutalité symbolique, vocation à demeurer exceptionnels.

Le recours massif qui promet d'y être fait témoigne de la faiblesse du pouvoir, mais surtout d'une incapacité à fédérer, à accepter de soumettre l'action publique à l'écoute et à l'échange :…

…en somme, d'une inaptitude à jouer le jeu démocratique. Emmanuel Macron ne peut ignorer cette règle d'airain : quand l'article 49.3 n'est pas utilisé pour mettre un terme à une obstruction parlementaire, mais seulement pour interdire le droit d'amendement du Parlement, il a pour effet immédiat d'user le pouvoir qui s'en sert. Vos 49.3 jumeaux...

Avec deux 49.3 en deux jours, dès les premières discussions, ce mandat à peine commencé a déjà pris les allures d'une fin de règne. Une minorité présidentielle en plein doute, un exécutif barricadé dans ses certitudes, un gouvernement qui considère toute concession comme une capitulation, et plus généralement un régime qui n'a pas compris que q...

…mais pour deux raisons principales. Tout d'abord, il nous semble illégitime de rayer, comme le Gouvernement compte le faire, les mesures qui ont été discutées et votées de manière éminemment démocratique. Il s'agissait pourtant de mesures essentielles au bien-être des Français – je pense par exemple à la taxation des superdividendes, au soutie...

Chacune de ces mesures constituait, pour les Français, des avancées significatives, concrètes et attendues pour leur vie quotidienne. Les ensevelir sous les artifices d'une procédure parlementaire relève d'une révocation certes légale, mais, je le pense, illégitime. Au-delà de l'aspect politique – et même démocratique –, comment ne pas s'étonn...

Ce sont des personnes qui ont des vies de famille, ce sont des auxiliaires de l'activité parlementaire dont le dévouement est admirable, et dont le travail doit être respecté en toute occasion.

Vous les avez fait participer en toute connaissance de cause à un jeu de dupes. Cela manque terriblement d'élégance. Ensuite, et surtout, nous présentons cette motion de censure parce que, plus largement, le Gouvernement – et j'aurais tendance à y inclure le Président de la République – semble avoir perdu tout contrôle de la situation.

La vie chère, qui a fait de l'alimentation et des carburants, produits essentiels à la vie des Français, des produits de luxe ; l'inflation incontrôlée qui ruine les épargnants et les retraités ; l'angoisse énergétique qui inquiète les familles, les chefs d'entreprise et les élus locaux ; la montée de pénuries involontaires ou spéculatives ; le...

la réalité de l'ensauvagement, le macabre décompte des morts et des blessés rythmant désormais chaque journal télévisé et s'affichant à la une des quotidiens ;

des obligations de quitter le territoire français (OQTF) désespérément inexécutées, contrairement aux belles paroles de l'exécutif qui avait évoqué un objectif de 100 % ; un État qui s'affaisse chaque jour davantage, et qui voit ses services publics et ses corps – préfectoral et diplomatique, en particulier – sombrer sous les coups d'un nouveau...

Nous le constatons : rien ne porte à l'optimisme dans une situation dont – avouez-le, madame la Première ministre – vous êtes plus spectateurs et commentateurs qu'acteurs et décideurs.

Et rien, dans votre action, ne semble en mesure de redresser la situation : pas un secteur qui soit épargné, pas un citoyen qui ne se sente en insécurité économique, sociale ou physique, et surtout, pas une lueur d'espoir d'amélioration pour un pays qui se demande ce qui lui arrive, où il va, et ce qu'il a fait pour mériter cela.

Pire, comme si la situation n'était pas assez inflammable, le Gouvernement cherche d'inutiles provocations, comme cette réforme des retraites injuste et improductive que vous souhaitez imposer en janvier, au cœur même de la crise que vivent nos concitoyens. Plutôt que d'interroger le merveilleux potentiel de notre si grande, de notre si belle ...

…contre les récidivistes qui pourrissent la vie des honnêtes gens, contre ceux qui attaquent les policiers et les pompiers, contre ceux qui squattent comme ceux qui cassent dans les manifestations et qui agressent dans les rues. Le pays n'est pas présidé, n'est pas gouverné, n'est pas administré ; il n'est pas même géré, il n'est plus tenu.