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Les amendements de Laurent Marcangeli pour ce dossier

19 interventions trouvées.

Nous sommes à un moment particulièrement grave de notre histoire commune. Sans grandiloquence ni fausse émotion, je crois pouvoir dire que notre pays traverse une crise de confiance sérieuse, dont le climat dans notre assemblée témoigne clairement. Chacun de nous devra faire un choix en responsabilité : voter cette motion de censure, c'est fai...

Que l'utilisation des outils du parlementarisme rationalisé déplaise aux oppositions, c'est finalement assez logique, et je l'entends parfaitement. Je vous rassure, personne, je dis bien personne, ne se réjouit du recours à cet article 49, alinéa 3,…

…parmi les députés ici présents, qui sont tout aussi attachés que vous à la préservation des prérogatives du Parlement.

Mais dire que cela constitue un déni de démocratie ou une atteinte aux droits du Parlement, après 175 heures de débat et quasiment autant d'heures d'obstruction, nous ne pouvons pas l'entendre.

Depuis le début de la législature, l'opposition a recours, dans son bon droit, aux outils de procédures les plus spécifiques autorisés par nos textes : motion de rejet préalable, motion référendaire, motion de censure. Le Gouvernement n'est pas à l'initiative de tout cela, pas plus qu'il n'est responsable du refus de délibérer qui nous a empêch...

Une réforme des retraites est toujours une réforme difficile. Celle-ci est menée dans un contexte délicat que personne n'ignore. Elle n'en est pas moins nécessaire. Nous sommes confrontés à une réalité démographique implacable et devons travailler plus longtemps pour y faire face.

C'est un choix de société, le même que celui qu'ont fait tous nos voisins européens, celui de ne pas augmenter les cotisations sociales ou de baisser les pensions. Même dans notre pays, je rappelle que l'Agirc-Arrco, organisme de gestion paritaire des retraites complémentaires, a fait un constat identique à celui du Gouvernement.

En concertation avec les syndicats, il a su mesurer l'ampleur du problème démographique et a pris les mesures nécessaires pour assurer l'équilibre de son système. L'âge de neutralisation de la décote a donc naturellement été repoussé à 64 ans.

Nous ne sommes pas sourds, chers collègues, nous entendons les mécontentements et les inquiétudes. C'est parce que nous les entendons que nous avons entrepris, avec les sénateurs, de faire évoluer ce texte pour corriger le système des retraites en faisant reculer les inégalités dont des millions de nos concitoyens font actuellement l'expérience...

Non seulement cela n'apporte rien sur le fond, mais pire encore, c'est abîmer volontairement nos institutions. Je tiens également à saluer les députés de mon groupe pour leur engagement au cours de cette réforme. L'un d'entre eux, en particulier, s'est illustré par un travail pointu et une disponibilité sans faille. Je veux bien sûr parler de ...

Nous avons devant nous deux motions, l'une d'opportunité, l'autre partisane. L'adoption de l'une ou l'autre peut déstabiliser notre système démocratique et surtout nuirait au système de retraite et à sa pérennité en poussant à l'emprunt illimité sur les marchés financiers, dont certains disent pourtant vouloir s'émanciper.

Notre mandat électif nous oblige à l'égard des Français. La première de ces obligations, c'est d'agir en responsabilité. Être responsable, en l'espèce, c'est rappeler qu'un pays surendetté ne peut pas financer son avenir.

Par le vote des motions de censure, vous légitimez le comportement des députés qui brandissent des pancartes dans cet hémicycle, huent le Gouvernement comme dans un stade, couvrent la voix de la Première ministre ou font encore mine de découvrir le fonctionnement d'une commission mixte paritaire.

À la fin de nos débats, une chose est certaine toutefois : notre assemblée, si ce n'est l'ensemble de nos institutions, et notre démocratie ne sortiront pas indemnes de cette séquence. Les torts sont partagés, des erreurs ont été commises de part et d'autre.

Nous devrons nous livrer à une introspection approfondie sur l'ensemble de ces bancs, sans exception. Je le répète, cette réforme est nécessaire et l'inaction est un luxe que nous ne pouvons plus nous payer.

Mais la réforme des retraites n'est pas l'alpha et l'oméga de la vie de notre pays : il nous faut dès à présent penser à la suite.

La France est divisée ; nos concitoyens sont inquiets. L'inflation, la guerre aux portes de l'Europe, la brutalité du changement climatique, les difficultés d'accès aux soins sont autant de sujets majeurs dont nous devons nous saisir pleinement. Surtout, notre pays a besoin d'être rassemblé et apaisé, sans que cela nous conduise à l'immobilisme...

Vous l'aurez compris, nous avons besoin d'un cap qui permette à tous de se projeter dans un futur serein et ambitieux. Je sais, madame la Première ministre, que nous pourrons compter pour y parvenir sur votre plein et entier engagement.

C'est pourquoi les députés du groupe Horizons et apparentés ne voteront pas en faveur des motions de censure.