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Les amendements de Jean-Paul Mattei pour ce dossier

18 interventions trouvées.

Aboutissement institutionnel attendu compte tenu de la configuration de notre assemblée, ces motions de censure s'accompagnent d'une somme de regrets que je voudrais exprimer ici au nom de mon groupe.

Oui, nous avons des regrets. Le premier d'entre eux est le regret de n'avoir jamais pu pleinement examiner et voter ce texte en première lecture, alors que les deux semaines d'examen prévues y auraient suffi.

Chers collègues de l'opposition, en dépit des règles de fair-play parlementaire, et, plus encore, à rebours de toute vertu démocratique, vous avez décidé de détourner notre règlement pour créer une embolie parlementaire.

Motions, prises de parole identiques à répétition, comportements empreints d'une forte violence symbolique, rappels au règlement et, surtout, plus de 20 000 amendements : vous avez fait flèche de tout bois pour empêcher la tenue de nos débats.

Votre seul but était d'empêcher le débat et l'adoption, même partielle, du texte, en transformant l'Assemblée nationale en un véritable cirque qui fait honte à notre institution.

Je note enfin la présence dans les tribunes d'un responsable politique surveillant ses troupes tel un empereur romain. Je n'ose imaginer quelle serait la VIe République que vous appelez de vos vœux.

Nous, députés du groupe Démocrate, aurions voulu avoir le temps de présenter notre point de vue, qui nous semblait constituer un bon équilibre entre la nécessaire responsabilité financière et l'objectif de justice sociale. Vous nous avez privés de ce débat et d'un véritable vote. Je le regrette amèrement, car je sais que nous aurions pu ensembl...

Je voudrais aussi souligner la qualité de nos échanges avec le Gouvernement, même si celui-ci n'a pas repris toutes nos propositions, notamment celles qui concernaient le financement. Notre second regret réside dans le manque de responsabilité de certaines oppositions.

Je ne parle pas de l'opposition qui n'avait pas de projet, si ce n'est se cacher derrière une forme de respectabilité pour déposer à la fin une motion de censure, en espérant que personne ne remarquerait son absence de propositions.

Je ne parle pas non plus de ceux qui ont défendu et voté en leur temps – 2013 – une réforme des retraites conduisant les Français à dépasser de plus d'un an l'âge légal de 62 ans, sans le dire honnêtement, qui défendent à présent des propositions totalement illusoires et qui se raccrochent au totem du départ à 60 ans, espérant ainsi retrouver l...

Je n'ai aucune illusion en ce qui les concerne, même si j'espère que nos concitoyens ne se laisseront pas berner par ces mirages.

Non, je parle de l'opposition qui avait promis depuis des années de faire cette réforme des retraites, celle-là même que le Gouvernement a menée, en proposant d'ailleurs un report de l'âge de départ inférieur à celui que prônait l'an dernier la candidate soutenue par ce parti.

À force d'éparpillement, de peur et de coups de billard à trois bandes, et malgré tous les efforts qu'a fait le Gouvernement à votre endroit, vous n'avez pas voulu afficher par un vote clair vos positions divergentes sur cette question qui aurait dû nous rassembler. Je sais pourtant que certains collègues du groupe Les Républicains voulaient, e...

Les députés du groupe Démocrate (MODEM et indépendants) souhaitaient très majoritairement que ce texte soit soumis au vote.

Certains d'entre nous pouvaient avoir des doutes, mais nous avions surtout la conviction que cette loi était nécessaire et utile. Nous prenons acte de la décision de déclencher la procédure prévue par l'article 49, alinéa 3, de la Constitution. Cet outil existe.

…mais à mon sens, c'est plutôt le comportement des oppositions, dans les mots comme dans les actes, qui frise le déni de démocratie.

Vous l'aurez bien sûr compris, soutenant le Gouvernement et persuadés de la nécessité d'une réforme pour pérenniser notre système de retraite, nous ne voterons pas la censure.

Mais il y aura un après. De toute crise, nous devons tirer des leçons en réfléchissant au fond et à la méthode – c'est ce que souhaite profondément le groupe Démocrate (MODEM et indépendants).