Il y a un enjeu prioritaire pour la santé des enfants malades des outre-mer et les difficultés pour les accompagner lorsqu'ils doivent être transférés dans l'Hexagone pour bénéficier de soins adaptés qui ne sont pas disponibles sur place.
La caisse générale de sécurité sociale (Cgss) prend en charge le billet d'un seul parent, en plus de celui de l'enfant. Si la situation de l'enfant nécessite qu'il soit accompagné par un médecin ou une infirmière, c'est le billet du personnel médical qui est pris en charge, au détriment de celui du parent accompagnateur – dont le billet est alors payé par le département. L'évacuation sanitaire d'un mineur malade, obligé de se faire soigner à des milliers de kilomètres, suppose que l'enfant quitte tout ce qui est nécessaire à son équilibre et à sa guérison: son autre parent, une fratrie, des amis, un territoire, un climat, des habitudes. J'avais déposé des amendements au PLFSS pour 2023 pour prendre en compte cette situation, mais ils ont été jugés irrecevables.
J'aimerais également appeler votre attention sur les problèmes que pose le bilinguisme dans les outre-mer : 81 % des Réunionnais déclarent maîtriser le créole et certains ne maîtrisent d'ailleurs que cette langue. Nombre d'enfants sont victimes de maltraitance dans nos territoires. Or, si un enfant qui ne parle que le créole appelle le 119, personne dans l'Hexagone ne peut le comprendre. Les associations locales pourraient prendre en charge ces appels d'urgence, mais cela suppose un accompagnement et une formation de la part de l'État.