La semaine dernière, nous avons reçu des représentants de l'association Jamais sans toit, de l'Unicef, de la fondation Abbé Pierre, d'Emmaüs, de la fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE), du collectif Associations unies et de la fédération des acteurs solidaires.
Étaient également présents autour de la table deux mamans et deux jeunes mineurs non accompagnés. Nous étions réunis pour dénoncer le scandale des 1 766 enfants qui se trouvent à la rue, faute de places d'hébergement d'urgence. Un enfant dans la rue en France en 2022, c'est déjà trop, mais 1 766, c'est scandaleux. Un toit au-dessus de leur tête devrait être une évidence. La France est-elle toujours le pays des droits de l'homme ? Respecte-t-on la Convention internationale des droits de l'enfant, lorsqu'on envisage de supprimer 14 000 places d'hébergement d'urgence, alors que la demande est croissante et que ce sont les associations qui jouent le rôle de protecteur qui incombe à l'État ?
J'étais assise face à une maman sans toit. Courageusement, elle a témoigné de son quotidien de mère seule, des soins qu'elle apporte à son enfant, de son combat pour le faire vivre dans un endroit digne et pour le scolariser. Les enfants sont, dès leur plus jeune âge, confrontés à la violence de la société, qui les considère comme un paquet que l'on peut transférer d'un lieu précaire à un autre, sans que leur fatigue et leur détresse ne suscitent d'indignation. Indignons-nous, révoltons-nous ! Les hébergements d'urgence ne sont pas une solution à long terme, mais il est trop tôt pour y supprimer 14 000 places.