Dans une tribune publiée vendredi dernier, plus de 4 000 soignants en pédiatrie ont alerté sur la situation intenable dans leurs services. En cause, l'arrivée des épidémies saisonnières, notamment celle de bronchiolite, qui touche les plus petits. Emmanuel Macron s'est affolé, dégageant une enveloppe de 150 millions d'euros. Et pourtant, vous refusez de discuter du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), en utilisant l'alinéa 3 de l'article 49 de la Constitution !
L'hôpital est en souffrance de manière systémique. Il doit faire face, l'été, aux canicules, l'hiver, à la grippe et aux bronchiolites, épidémies banales et attendues. Pourquoi cette situation n'a-t-elle pas été anticipée ? On constate un afflux massif dans les services et des temps records d'attente pour les enfants. Les services d'urgence sont saturés, à tel point qu'une quinzaine d'enfants ont déjà été transférés des réanimations d'Ile-de-France, car 15 % à 25 % des lits de pédiatrie sont fermés. Le ministre ose banaliser ces transferts ! Pourtant, tout le monde sait que transporter un petit en détresse respiratoire à cent kilomètres et déléguer une intervention n'est pas sans conséquence. Et je ne parle pas de la détresse des parents pour qui la distance s'ajoute à l'inquiétude.
Ces 150 millions ne compensent même pas la baisse des budgets prévue dans le PLFSS, puisque leur augmentation est inférieure à l'inflation. Vous posez un pansement sur une jambe de bois ! Le problème de fond ? On le connaît de longue date. C'est le manque de lit, de personnels, de moyens. Une spécialité qui faisait rêver – la pédiatrie – fait désormais fuir parce qu'il y a surcharge de travail, trop de pression, des horaires intenables, des salaires trop bas et, finalement, une perte de sens.
La richesse d'un État, ce n'est pas sa capacité à faire des économies. C'est sa capacité à soigner sa population, notamment les plus fragiles, au premier rang desquels nos enfants. Le message des soignants est clair : nous mettons nos enfants quotidiennement en danger – ce sont leurs mots.
Vous mettez en avant votre rôle interministériel. Avez-vous un plan d'action pour la pédiatrie ? Ou allez-vous être, comme avant vous Adrien Taquet, une secrétaire d'État sans moyens, donc sans résultats ?