Plus personne ou presque ne remet en cause la nécessité d'agir pour lutter contre le dérèglement climatique et pour nous préparer aux effets inéluctables des changements en cours.
Cependant, derrière ce relatif consensus sur les enjeux, il y a la réalité vécue par nos concitoyens, qui justifie des réformes et des décisions. La réalité d'une école qui, trop souvent encore, malgré l'engagement de ses acteurs et les moyens qui lui sont consacrés, reproduit les inégalités. La réalité des déserts médicaux et des difficultés d'accès aux soins sur tout le territoire, malgré l'implication admirable de nos soignants et les efforts considérables engagés au cours des dernières années. La réalité d'une insécurité qui mine le quotidien des Français les plus vulnérables, dans les quartiers de nos villes et dans nos villages, malgré le professionnalisme des forces de l'ordre et l'augmentation des budgets de la police et de la justice. La réalité d'un système de retraite par répartition, qui est notre patrimoine commun mais qui doit être garanti dans la durée – il faut à la fois faire progresser les petites retraites et nous laisser les marges de manœuvre indispensables pour faire face aux défis du grand âge. La réalité d'un système social qui figure parmi les plus redistributifs au monde, mais qui n'empêche pas la peur du déclassement ou la crainte de ne pas réussir à boucler la fin du mois. La réalité des contraintes nouvelles liées aux adaptations nécessaires à la préservation du climat, synonymes de dépenses nouvelles, de changements d'habitudes, de bouleversement de nos modes de production et de consommation, d'une remise en cause de nos sources d'énergie. Les Français n'attendent pas seulement que nous protégions des institutions et des services publics qui fondent notre pacte républicain ; il nous faut les consolider et donc les rebâtir, assurer leur renaissance.