Il vise à soutenir et à compléter le dispositif proposé par le collègue Philippe Brun en commission des finances, qui nous semble intéressant pour évoquer – et limiter – le coût des péages. Sur ce sujet, tout a été dit, tout a été écrit par l'ensemble des institutions compétentes – avis de l'Autorité de la concurrence, rapports parlementaires, analyses diverses et variées d'instituts indépendants : la privatisation des péages est le plus grand scandale économique, politique et financier des vingt dernières années. C'est du pillage de bien public ! Il s'agit d'infrastructures stratégiques en situation de monopole naturel qui ont été construites avec l'argent des Français, soit avec leurs impôts, soit avec les sommes issues du paiement des péages, et qui offrent aux sociétés bénéficiaires des concessions autoroutières des taux de rentabilité proprement extraordinaires et injustes.
Et non contentes de profiter de ces tarifs exorbitants, celles-ci continuent visiblement de vouloir les augmenter, avec la complicité des pouvoirs publics. C'était déjà le cas lorsque les socialistes étaient au pouvoir, et Mme Royal ministre de l'écologie – Mme Borne était d'ailleurs sa directrice de cabinet, et les discussions qu'elle a alors menées se sont avérées particulièrement néfastes pour l'intérêt des automobilistes français. Et voilà que ça continue : on entend parler d'une augmentation probable de 8 % des tarifs autoroutiers, comme si les sociétés concernées, Vinci et Eiffage, se trouvaient en difficulté. En réalité, les autoroutes sont la poule aux œufs d'or de ces entreprises, et cela se fait sur le dos des automobilistes.
Le mécanisme proposé permet de limiter la rentabilité indue de ces sociétés d'autoroutes, mais la vraie question qu'il faut poser, c'est celle du retour dans le giron des Français – le giron public – des autoroutes qu'ils ont financées – c'était la proposition de Marine Le Pen. Aussi, à défaut de mettre fin à la privatisation des autoroutes, limitons au moins la spoliation des Français.