Vous posez effectivement une question de fond. Vous nous prêtez des pouvoirs importants : je ne crois pas que nous ayons désorganisé le marché. Je partage votre constat : il est nécessaire d'accompagner les Français, et c'est ce que nous avons fait, avec lucidité et cohérence.
Vous avez évoqué la baisse du pouvoir d'achat. Il était effectivement indispensable de soutenir les Français face à l'explosion du prix des carburants, et nous l'avons assumé, quitte à affronter les critiques sur les conséquences écologiques de ce choix. Si nous avons soutenu nos concitoyens comme aucun autre pays en Europe, c'est précisément parce qu'en piégeant nos concitoyens, qui ont besoin d'utiliser leur voiture au quotidien pour aller travailler et vivre leur vie, nous aurions empêché la transition énergétique. Mais nous devons continuer à penser l'avenir, et préparer les Français et notre industrie à s'engager dans cette transition essentielle. Faire l'impasse sur la transition énergétique ne serait pas sage, et ne rendrait d'ailleurs service ni à l'industrie, ni aux Français, dont vous avez décrit le quotidien.
Nous avons donc agi en ce sens. Pour ne pas que les règles françaises soient plus dures que celles de nos voisins, nous avons fixé des règles au niveau européen : nous avons défendu l'interdiction de la vente de véhicules thermiques neufs en Europe à compter de 2035, et nous l'assumons.
Or, 2035, c'est demain : nous devons donc accompagner la transition en déployant une politique qui défende notre souveraineté et le pouvoir d'achat. Défendre notre souveraineté, c'est assurer la production de voitures sur notre sol, grâce à une industrie compétente et compétitive, afin que nos concitoyens n'achètent pas de véhicules chinois ou non européens. J'étais hier à Dunkerque, où, grâce à l'accompagnement de la puissance publique – celui de l'État, notamment – une usine de fabrication de batteries électriques devrait voir le jour, offrant 2 000 emplois d'ici deux ans. Cela nous permettra d'être indépendants en matière de batteries électriques d'ici 2027.
Vous avez raison : aujourd'hui, les véhicules électriques sont trop chers. C'est pourquoi nous continuerons à renforcer les aides pour soutenir le déploiement des bornes de rechargement, diminuer le coût de l'acquisition directe de véhicules électriques et, progressivement, développer le marché de l'occasion. Ainsi, nous avons porté à 7 000 euros le bonus à l'achat d'une voiture électrique pour les ménages les plus modestes, mais également instauré un prêt à taux zéro pour les citoyens habitant en zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m), une prime à la conversion et un microcrédit. Avec Agnès Pannier-Runacher, nous soutenons tous ces dispositifs importants grâce à une augmentation de 150 % des crédits qui leur sont dédiés dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2023. Je reste à votre disposition pour les renforcer davantage encore.