Le rapport de la Miviludes a en effet mis en lumière une évolution inquiétante des dérives sectaires. Sur le plan quantitatif, d'abord, puisque le nombre des signalements s'élève à 4 000 – et il s'agit, on le sait, de la partie émergée de l'iceberg, la plupart des faits passant sous les radars –, soit une augmentation de 33 % en un an et de 86 % sur les six dernières années.
Mais l'évolution des modalités de l'emprise est tout aussi inquiétante. Outre les multinationales, qui continuent d'être scrutées par la Miviludes et le ministère de l'intérieur – je pense notamment aux Témoins de Jéhovah et à la scientologie, qui a été condamnée pour exercice illégal de la pharmacie et escroquerie en bande organisée –, sévissent tout un tas de gourous 2.0, qui sont sans doute plus difficiles à suivre et qui nous imposent de faire évoluer nos modalités d'action.
Ainsi, des assises des dérives sectaires et du complotisme seront organisées – c'est une première – au début de l'année prochaine ; elles réuniront l'ensemble des acteurs concernés autour de la table, non seulement pour qu'ils s'écoutent mais aussi pour élaborer un véritable plan d'action.