Vous êtes dans un temps budgétaire contraint, dans lequel vous utilisez systématiquement l'outil du 49.3 – on peut le comprendre. J'appartiens à un groupe politique qui veut apporter sa contribution et qui considère qu'au-delà de ce recours systématique, le vrai sujet sera la capacité du Gouvernement à défendre des réformes importantes. Pendant l'été, vous avez passé un marché avec Les Républicains pour les faire passer ; c'est difficile, voire impossible avec les autres groupes.
Madame la Première ministre, vous avez une fonction exaltante qui vous oblige, plus que toute autre, à créer les conditions de l'étirement du muscle de la majorité, afin de réunir plus largement. Être dans l'opposition, c'est être en désaccord, sur la ligne de départ, sur plusieurs fondamentaux. Nous ne le cachons pas, mais cela ne nous empêche pas de travailler les uns avec les autres en bonne intelligence, pour réussir à ménager une voie de passage.
Le président d'agglomération que j'étais, sans majorité dans un territoire morcelé depuis longtemps par des forces politiques d'extrême droite, s'était obligé à créer les conditions de la sagesse du consensus – comme vous le faites sans doute aujourd'hui.