Il y avait aussi l'amendement relatif au train et aux infrastructures ferroviaires déposé par Gérard Leseul. Là encore, tout à coup : plus d'argent possible. Plutôt que de nous demander ce qui nous enrichit, interrogeons-nous sur ce qui nous émancipe : le train, précisément, nous émancipe. Le service public ferroviaire fait partie de nos biens communs nationaux. Les infrastructures ont besoin d'un coup de pouce, le train de nuit aussi – d'ailleurs, vous aviez écrit sur le site du ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires qu'il faudrait dix lignes de train de nuit à l'horizon de 2030. Nous n'en avons que quatre ; surtout, nous n'avons aucun argent pour développer cette indispensable solution alternative à l'avion. Investissons dans le train si nous voulons une société d'émancipation et de sobriété. Malheureusement, vous n'avez pas retenu ces amendement dans votre 49.3.
Winter is coming – l'hiver arrive, vous disais-je, y compris sur le plan symbolique : il revêt le manteau brun des longs soirs de cafard. Il porte un nom : nationalisme, fascisme. Vous ne le voyez pas venir ? Il arrive d'Italie et est en train de franchir les Alpes – ça y est, vous le voyez, n'est-ce pas ? Ce que vous refusez de voir, en revanche, c'est qu'il est l'enfant d'un monde libéral devenu fou. Il est la conséquence de cette sensation, tant ressentie, d'un système qui écrase, d'une perte de sens généralisée, de valeurs économiques et monétaires qui deviennent supérieures à tout : à nos vies, à notre santé, à notre planète. Mener des politiques publiques de transformation écologique dignes de ce nom, déployer l'ambition de protéger les gens face aux perturbations qui surviennent : tel devrait être votre seul moteur. Las ! Encore une fois, vous faites l'inverse. En vous gargarisant de noms de dieux anciens – Jupiter, Vulcain… –, vous faites manger la poussière à tout le monde.
Je vous le dis en tant qu'économiste ,…