Nous confirmerons alors notre opposition résolue à votre politique. Dans ce projet de budget, vous prévoyez de diminuer la protection du bouclier tarifaire en 2023. Dans sa nouvelle version, celui-ci laissera l'électricité et le gaz augmenter de 15 % en janvier et février 2023. Cette nouvelle mouture risque d'accroître encore la précarité de nombreux ménages en plein milieu de l'hiver.
Nous nous opposerons catégoriquement à votre budget, qui est celui de la brutalité contre les services publics locaux. Votre gouvernement esquive les débats sur les recettes publiques et prend le risque de déstabiliser les collectivités territoriales en supprimant la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), pour un coût de 7,6 milliards d'euros !
Comme cela a été dit, votre projet de budget est celui de la brutalité envers les outre-mer. Votre gouvernement est ainsi revenu sur l'octroi de 200 millions d'euros supplémentaires à ces territoires, mesure pourtant votée par cette assemblée – votre pratique du 49.3 balaye hélas tant d'amendements adoptés !
Votre brutalité concerne enfin l'écologie. Votre gouvernement est revenu sur l'augmentation de 12 milliards d'euros des fonds destinés à la rénovation énergétique des bâtiments et de 3 milliards d'euros des crédits dédiés au développement du fret ferroviaire, des petites lignes et des trains de nuit, alors que ces mesures avaient été adoptées par notre assemblée.
Alors que nous votons souverainement, vous nous accusez de dénaturer le texte, trahissant ainsi votre promesse originelle de chercher le compromis avec toutes celles et ceux qui ont à cœur de servir l'intérêt général. Oui, les socialistes partagent l'objectif de la NUPES de condamner le contenu de ces textes, qui ne sont pas à la hauteur de l'urgence sociale et écologique, et de sanctionner un gouvernement qui ne respecte pas le Parlement et ses oppositions, et donc les Français.
Mais à chaque jour suffit sa peine. Dans cet hémicycle, la nôtre est aujourd'hui immense après ce que nous avons vécu hier. Mais notre peine, notre colère et notre indignation n'effacent en rien notre détermination à formuler des propositions – nous le faisons régulièrement, avec opiniâtreté, malgré la frustration d'être si peu écoutés –, à défendre nos convictions et à nous opposer à vous chaque fois que nécessaire.
Lors de l'examen des précédentes motions de censure, le Président de la République accusait les oppositions d'être « du côté du désordre et du cynisme ». Force est de constater, madame la Première ministre, que le cynisme face aux attentes des Français et le désordre démocratique, c'est vous ! Comptez sur nous pour continuer à défendre la nécessité d'une autre politique !