Depuis quatre mois, avec nos partenaires politiques de la gauche et de l'écologie, nous construisons ce rassemblement, nous le consolidons, pour être à la fois l'alternative à la politique du Président de la République et la force d'opposition résolue à l'extrême droite. Construire l'alternative, c'est ce que nous faisons ensemble depuis quatre mois. Pour le projet de loi de finances (PLF) et le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), nous avons travaillé de concert. En commission comme en séance publique, nous défendons des positions communes à chaque fois que c'est nécessaire. Nous élaborons des documents de travail en commun, par exemple notre contre-budget, fondé sur la conviction qu'un autre projet que celui du PLF et du PLFSS de cette année est possible. Nous avons rédigé des textes en commun, par exemple les deux premières motions de censure sur les textes budgétaires. Pour sanctionner le Gouvernement, sa politique libérale et ses méthodes antidémocratiques, nous en avons en effet déposé – puis voté – une première le 19 octobre sur le projet de loi de finances et une seconde le 20 octobre sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale.
Sur cette nouvelle motion de censure, la position du groupe Socialistes et apparentés était connue ; c'est celle d'un groupe souverain, attaché au débat. Notre divergence avec les signataires de cette motion est tactique et ne porte que sur l'opportunité de multiplier les motions de censure à chaque recours au 49.3 – ni plus ni moins. C'est pourquoi nous n'avons pas signé celle-ci et c'est pourquoi nous ne la voterons pas. Eh oui, c'est la vie, nous ne votons pas comme un seul homme sur tout, tout le temps. Il n'aura échappé à personne que notre intergroupe tire sa force de sa diversité et de ses complémentarités, non de son uniformité. Parfois, un groupe fait une échappée quand les autres préfèrent garder leurs forces pour le sprint final.