Mes chers collègues, avant de reprendre le cours de nos travaux, je tiens à prendre la parole quelques secondes.
Vous venez de voter en faveur de la censure avec exclusion temporaire d'un membre de notre assemblée. Cette sanction est la plus sévère prévue par notre règlement intérieur et n'a, je souhaite que chacun mesure ce que cela signifie, été prononcée qu'une seule fois depuis 1958.
Le libre débat démocratique ne saurait tout permettre, certainement pas l'invective ni l'insulte, certainement pas le racisme, quelle qu'en soit la cible : il est la négation des valeurs républicaines qui nous rassemblent dans cet hémicycle.
Depuis mon élection à la présidence de l'Assemblée nationale, j'ai eu à cœur de permettre à chacun d'exprimer ses idées, quelle que soit son étiquette politique. En effet, le pluralisme que nos compatriotes ont choisi par leur bulletin de vote doit pouvoir s'exprimer à chaque instant dans cet hémicycle. C'est la règle fondamentale de notre République : j'en suis la garante, tout comme je le suis du respect de notre institution et de celui que nous devons à nos concitoyens.
Ne fragilisons pas notre démocratie qui, dans un monde aussi fracturé, est notre bien le plus précieux.