Une boutade : lorsque j'avais interrogé le Gouvernement sur l'avenir du lycée professionnel, Jean-Michel Blanquer m'avait répondu que c'était sa priorité. J'étais donc très inquiet... Les annonces qui sont faites renforcent cette inquiétude, car je ne pense pas qu'elles aillent dans la bonne direction. Nous avons besoin de redonner au lycée professionnel toute sa place, contrairement à ce qui a été fait jusqu'ici. Il est important que l'éducation nationale se tienne aux côtés des jeunes qui choisissent cette voie.
Les taux de réussite posent certaines questions. Des jeunes interrompent leur formation parce qu'on leur propose un contrat, assorti d'une rémunération, ce qui peut être tentant quand on vient d'une famille populaire et qu'on a besoin d'un revenu. Je ne prétends pas que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes : il faut essayer de résoudre les problèmes, mais ce n'est pas en envoyant les jeunes des lycées professionnels vers l'apprentissage qu'on le fera correctement. J'ai quatre ou cinq lycées professionnels dans ma circonscription : on y éprouve sentiment d'abandon depuis des années.
S'agissant de la différence de perception qui peut exister chez les employeurs entre les jeunes issus de l'apprentissage et ceux qui viennent des lycées professionnels, je trouve que la qualité des formations dispensées en lycée professionnel devrait être davantage valorisée et qu'il ne faut pas l'amoindrir.