Je suis très surpris par la grande satisfaction manifestée par les élus de la majorité sur les questions d'emploi. Lorsque l'on sort des murs de l'Assemblée nationale, le discours des populations est tout autre. Je pense que tel est le cas également dans vos circonscriptions. Votre autosatisfaction vise sans doute à masquer une vraie fébrilité face aux sans-emploi. Or ce qui peut se dissimuler dans les chiffres ne se cache pas dans la vraie vie.
L'objectif des 5 % de chômeurs n'est pas difficile à atteindre. Il suffit de restreindre les inscriptions et de décourager les personnes concernées d'engager les démarches nécessaires comme vous l'avez fait avec la réforme de l'assurance chômage.
Au motif que la crise sanitaire et économique les a retardées d'une année, l'article 47 du PLF proroge deux expérimentations engagées par la loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel : le CDD emploi et l'entreprise adaptée de travail temporaire, qui vise à favoriser l'émergence de structures de travail temporaire tournées vers les travailleurs handicapés.
Il ressortait pourtant du rapport d'évaluation de la loi qu'il est encore trop tôt pour dresser le bilan de ces dispositifs. La DGEFP a toutefois indiqué au rapporteur que le nombre de CDD tremplins conclus n'était pas à la hauteur des ambitions initiales.
Le nombre de structures habilitées à mettre en œuvre ces dispositifs et le nombre de bénéficiaires répondent-ils à présent aux attentes du Gouvernement ? Les résultats produits par les deux dispositifs ont-ils fait l'objet d'une évaluation ? Dispose-t-on déjà d'informations sur le parcours professionnel des bénéficiaires une fois sortis de ces dispositifs ?