. Je salue à nouveau ce qui a été fait en soutien au 3919, notamment ces deux dernières années. Mais nous nous interrogeons également sur la baisse annoncée des objectifs de qualité de service. On sait qu'une amélioration est prévue jusqu'en 2025 mais à un moment crucial, où l'on passe entre 2019 et 2021 de 97 000 à 150 000 appels au secours, on se dit qu'on a tout intérêt à renforcer ce service et à l'accompagner.
Je suis donc preneuse d'explications sur cette baisse des objectifs de qualité : même si l'on peut comprendre que comme il y a davantage d'appels, le nombre d'appels traités augmente mécaniquement, on ne peut pas transiger sur la qualité de ce service. Par ailleurs, je sais que la Fédération nationale Solidarité Femmes a annoncé qu'elle souhaitait embaucher davantage et revaloriser les salaires parce que ces postes doivent être extrêmement difficiles et que le rôle d'écoutante est très lourd à porter – il suffit de voir comment un témoignage en commission peut nous toucher. Enfin, j'ai déjà soulevé hier la question des territoires d'outre-mer, puisqu'aujourd'hui, les écoutantes ne parlent pas les langues régionales. On a donc un angle mort qui va nécessiter plus de moyens.
Je rappelle le chiffre, car il est important : cent femmes tuées par conjoint ou ex-conjoint depuis le début du quinquennat. Je suis ravie que la bataille de la gestion du service ait été gagnée en 2020 mais je pense qu'il faut l'accompagner : on a libéré l'écoute, cela va augmenter mécaniquement mais à terme, il faut investir au maximum sur le 3919, qui est un outil crucial pour accompagner la parole des femmes aujourd'hui.