On se trompe de débat : les amendements que nous proposions étaient relatifs au contrat jeune majeur pour des jeunes confiés à l'ASE mais pas pour des jeunes exclus trois jours de leur établissement et qui auraient besoin d'un accompagnement éducatif. Nous parlons d'enfants qui ont besoin d'accompagnement non seulement au titre de l'insertion professionnelle mais aussi de la sécurité psychique et de beaucoup d'autres éléments pour se construire en tant que futurs adultes. Ramener cela à la mission locale est très réducteur des problématiques que traversent tous ces jeunes.
Notre amendement propose une solution qui nous semble être la meilleure, en particulier pour moi qui travaille pour l'ASE : recentraliser les services de l'ASE. Comme je l'ai dit tout à l'heure, le fait que cette politique se fasse à l'échelon départemental dans notre pays constitue un vrai problème, ce qui se traduit par d'énormes différences entre les accompagnements dont peuvent bénéficier les enfants confiés à l'ASE, avec des différences d'application des décisions des magistrats, voire leur non-application. Dans certains départements, le placement de centaines de jeunes normalement confiés à l'ASE n'est pas exécuté. Les politiques sont complètement différentes, par exemple en matière de propositions alternatives, de lieux de vie ou de nombre de familles d'accueil. Ces jeunes subissent les choix politiques différents, changeant tous les six ans : d'un département à l'autre, ils n'auront pas la même chance, le même parcours, la même sécurité, les mêmes figures d'attachement. C'est donc un véritable problème dans notre pays alors que si l'on considère simplement l'éducation nationale, on n'accepterait pas cela pour l'école.