. – Les limites du Nutri-Score sont indéniables. La présence d'agar-agar dégrade la note d'un produit, comme celle de transglutaminases, que l'on retrouve notamment dans l'artisanat et qui n'ont tout de même pas les mêmes incidences...
Je reviens également sur l'initiation à la cuisine. Il ne s'agit pas de dispenser des cours académiques, mais d'entreprendre, notamment grâce à un manuel dédié, une initiation aux goûts et aux saveurs pour que les élèves découvrent les produits tout au long de leur scolarité. L'enjeu, c'est d'apprendre les bons gestes et les bonnes pratiques ; c'est aussi de faire vivre le groupe autour des sens liés à l'alimentation. Je suis sûr que, très vite, les enfants sensibiliseront leurs parents à leur tour : on l'a vu pour les questions environnementales.
C'est pourquoi je milite pour que les enfants soient sensibilisés très tôt à la nécessité d'un rapprochement avec le monde agricole. La gastronomie française s'est pénalisée en se coupant de ce dernier, contrairement à ce qu'ont fait les Italiens. Aujourd'hui, en France, il est presque impossible de se nourrir pour un prix raisonnable, sauf à fréquenter les chaînes de supermarché, alors que, soulignons-le, l'agriculture est en train de conduire une belle transformation, en s'orientant de plus en plus vers des produits plus sains. Nous devons rétablir le lien entre le monde rural et l'alimentation, car cette fracture, qui date, selon moi, des années 1970, touche jusques et y compris le monde paysan, qui s'est lui-même coupé de son propre savoir-faire. Il est donc primordial de recréer ce lien, via l'école, pour toucher notamment les enfants, qui sont les mangeurs de demain.