Contrairement aux autres orateurs des groupes, je ne suis pas député d'un département maritime. Ce sujet mérite pourtant l'attention de tous les territoires.
Nous ne pouvons que souscrire aux objectifs de votre feuille de route. Toutefois, selon un rapport de Bloom, la flotte de pêche industrielle exerce 47 % de ses activités dans des zones protégées, ce qui est révélateur de leur permissivité. Seul 0,03 % des zones fait l'objet d'une protection forte : la pêche n'y est pas du tout exercée. Les zones protégées relèvent donc de l'affichage, et la pêche industrielle, qui est responsable de nombreux dégâts, est permise partout. Comment favoriserez-vous la protection de la biodiversité et le soutien à l'activité économique marine, notamment celle des pêcheurs artisanaux, dans votre feuille de route ?
À ce titre, vous avez envoyé des signaux faibles s'agissant de la senne démersale, véritable catastrophe écologique, économique et sociale. En effet, les filets de trois kilomètres d'envergure utilisés par les chaluts démersaux ramassent tout ce qui se trouve dans les fonds marins et occasionnent des dégâts immédiats. La pêche électrique n'a été régulée que très tardivement, ce qui a entraîné des conséquences désastreuses. Lors du trilogue, vous aviez l'occasion d'intervenir sur cette question – un amendement défendu au sein du Parlement européen aurait permis d'avancer. Or vous avez plutôt défendu la pêche industrielle, celle des pêcheurs hollandais et belges, contre les petits pêcheurs. Le comité régional de pêche du secteur s'est prononcé contre cette pratique, bien que certains acteurs aient décidé d'y recourir pour résister économiquement. Que comptez-vous faire pour accélérer la prise de décision ?