S'agissant des questions climatiques, le temps nous est compté. Selon le dernier rapport du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) d'avril 2022, nos sociétés doivent inverser la courbe des émissions de dioxyde de carbone d'ici à 2025 si elles souhaitent limiter la hausse de la température globale du climat à 1,5 degré.
En 2020, le transport maritime a rejeté plus de 1 milliard de tonnes de gaz à effet de serre, soit environ 3 % des émissions mondiales. Les émissions du secteur ont par ailleurs augmenté de 30 % depuis 1990. Quelle est votre feuille de route pour inciter, accompagner, voire contraindre ce secteur à donner corps à la transition écologique ?
Le groupe CMA CGM a montré la voie, en créant un fonds de 1,5 milliard d'euros dpour accélérer la décarbonation de ses activités dans les cinq prochaines années. L'orientation des surprofits de l'entreprise vers des investissements écologiques est bien plus efficace qu'une énième taxe – c'était l'objet de l'amendement sur les superdividendes que notre groupe a déposé dans le cadre du projet de loi de finances. Ces investissements nécessitent toutefois un accompagnement de l'État, qui doit s'assurer du bon développement des filières industrielles liées au biocarburant ou à l'hydrogène vert. La transition écologique ne fonctionne que si elle est équilibrée sur ses deux piliers, public et privé.
Par ailleurs, la filière conchylicole rencontre d'importantes difficultés de recrutement, notamment en Charente maritime. Les candidats à l'embauche sont rares, souvent rebutés par la perspective d'exercer un métier réputé difficile. Or la modernisation de l'activité permet aux conchyliculteurs de travailler dans de meilleures conditions. Quelles mesures proposez-vous pour soutenir l'attractivité du secteur ?