Cet amendement d'appel vise à réaffirmer la nécessité d'allouer davantage de moyens au plan chlordécone.
Selon Santé publique France, 90 % de la population adulte en Guadeloupe et en Martinique est contaminée par ce pesticide qui a été utilisé massivement dans les bananeraies des Antilles de 1972 à 1993. L'Organisation mondiale de la santé l'a classé comme pesticide hautement toxique en 1979 mais l'État français a fait primer l'économie sur notre santé. Pendant des décennies, le chlordécone a infiltré les sols et les a pollués durablement, ainsi que l'eau. Les Antillais souffrent d'ailleurs beaucoup plus de cancers que le reste de la population.
Bien qu'il soit le plus emblématique, le chlordécone n'est pas le seul pesticide dangereux pour la vie humaine et l'environnement, puisqu'on retrouve quarante-sept à quarante-neuf produits phytosanitaires dans les cours d'eau en Guadeloupe et en Martinique, avec un risque important d'effet cocktail. C'est pourquoi nous réaffirmons la nécessité de sortir du modèle agricole productiviste consommateur de pesticides.
Le gage est symbolique. Nous proposons en l'occurrence d'abonder le programme 162 et plus spécifiquement son action 08 « Volet territorialisé du plan national d'action chlordécone ».