Il faut objectivement reconnaître une augmentation du budget agricole, mais préciser tout de suite qu'elle est due en grande partie à la prise en compte de la réforme de l'assurance récolte, votée en début d'année. Notre groupe avait soutenu cette réforme mais regretté que ne soit pas étudiée la piste d'une mise à contribution de certains acteurs de l'aval, ni celle d'un fléchage des subventions vers une offre responsable et éthique.
Au demeurant, le regret que j'exprime ici au nom du groupe Socialistes et apparentés porte moins sur ce qui se trouve dans les lignes budgétaires que sur ce qui ne s'y trouve pas. On n'y trouve pas de moyens financiers et humains visant à assurer une véritable régulation du marché foncier agricole. On n'y trouve pas de mesures permettant de prendre en compte la crise énergétique actuelle, par exemple des crédits dédiés à la planification de la production d'énergie sur les terres agricoles ou à la réduction de l'usage des engrais azotés, très énergivores. On n'y trouve pas non plus grand-chose en matière de gestion de l'eau.
Enfin, après les événements climatiques de l'été dernier, nous nous demandons vraiment comment le Gouvernement a pu prévoir la suppression de 95 postes au sein de l'ONF !
À ce stade de la discussion, en raison de ces regrets et interrogations, notre groupe s'abstiendra lors du vote de ces crédits.