Les agricultrices et les agriculteurs français ont connu une année 2022 difficile. Ils ont dû faire face aux hausses des prix des matières premières, aux suites de la guerre en Ukraine, aux aléas climatiques ou encore à l'épidémie d' influenza aviaire hautement pathogène, qui touche très durement certaines filières. Le soutien que nous apportons au monde agricole est essentiel : il en va de la reconnaissance du travail des agriculteurs, mais également du renforcement de notre souveraineté alimentaire, de notre rayonnement économique et de la réussite de notre transition environnementale.
Le budget de la mission Agriculture est à la hauteur des enjeux. En augmentation de 30 %, il permettra l'application de grandes réformes agricoles : je pense en particulier à la loi sur l'assurance récolte, très attendue sur le terrain. La commission des affaires économiques a donné un avis favorable sur les crédits de la mission.
Le thème que j'ai voulu mettre en avant dans mon avis budgétaire concerne les services de remplacement en agriculture, qui assurent un rôle social et économique fondamental pour les agriculteurs, en particulier les éleveurs. Seulement 16 % des agriculteurs français adhèrent à un tel service. Des freins structurels empêchent malheureusement leur développement : le reste à charge demeure trop élevé, les agents de remplacement sont trop peu nombreux, le réseau est insuffisamment professionnalisé. Pourtant, les services de remplacement sont un outil précieux pour répondre aux aspirations des agriculteurs, notamment des jeunes, et aussi pour faire face au mal-être au travail qu'ils sont nombreux à vivre. J'identifie dans mon rapport plusieurs leviers d'action afin de construire une stratégie plus affirmée, dans l'optique de réduire le reste à charge pour les agriculteurs. La commission des affaires économiques a adopté un amendement de crédits visant à assurer le financement par l'État des frais de remplacement dans les cas d'urgence.