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Intervention de Hendrik Davi

Réunion du vendredi 21 octobre 2022 à 15h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHendrik Davi, rapporteur pour avis de la commission des affaires culturelles et de l'éducation (Enseignement supérieur et vie étudiante) :

La crise écologique et les enjeux sociaux auxquels font face nos sociétés exigent plus de production et de partage du savoir. Nous ne pouvons donc que nous féliciter d'être passés de 1,5 à 1,7 million d'étudiants dans l'enseignement supérieur entre 2010 et 2022. L'augmentation continue du nombre d'étudiants est une tendance lourde qui est allée de pair avec une ouverture sociale graduelle des formations. Hélas, les budgets des universités et les recrutements n'ont pas suivi : le nombre de postes de maîtres de conférences ouverts aux concours a été divisé par trois entre 1998 et 2020. Par conséquent, la dépense par étudiant a baissé de près de 10 % et le taux d'encadrement est passé d'un enseignant pour 38 étudiants en 2012 à un pour 47 en 2019.

L'université et la recherche souffrent du manque chronique d'investissements publics mais aussi des réformes structurelles qui mettent en compétition tous les acteurs. À l'arrivée, les étudiants sont dans une situation de plus en plus précaire et les personnels voient leurs conditions de travail se dégrader. Le droit à la poursuite des études est mis à mal avec Parcoursup et la sélection en licence et en master. Ainsi, pour 2022-2023, aucune formation n'a été proposée à près de 125 000 étudiants et près de 300 000 n'ont pas obtenu la formation de leur choix.

Certes, les budgets augmenteront en 2023, de 4,9 %, mais c'est largement insuffisant. Cela ne permettra au mieux que de compenser la hausse du point d'indice et l'inflation. Pire, l'ambition budgétaire est faible pour les années suivantes : + 1,47 % en 2024 et + 1,29 % en 2025. Ce budget ne permet donc pas de répondre aux enjeux et de stopper le décrochage de la France en matière d'enseignement supérieur et de recherche. Par ailleurs, la logique néolibérale de management est confirmée par le développement du programme d'investissements d'avenir (PIA 3) et le renforcement du budget de l'ANR de 8,64 %. Ces dynamiques augmentent les disparités entre les universités en abondant plutôt les établissements les plus sélectifs, qui sont les moins ouverts aux classes populaires.

Par conséquent, mon avis est défavorable à ces crédits. Un certain nombre d'amendements ont été déposés pour rendre le présent budget plus ambitieux et l'allocation des moyens plus juste et plus efficace.

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