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Intervention de Maxime Minot

Réunion du mardi 25 octobre 2022 à 17h40
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaxime Minot :

Dans cette mission Sport, jeunesse et vie associative, c'est la notion d'engagement qui prédomine, à commencer par celui de la jeune génération. Ce budget, en augmentation de 8,4 %, va dans le bon sens.

L'État se doit d'être – et se veut être – à l'initiative d'un véritable réveil de la jeunesse et du renouveau de l'engagement citoyen. Le service civique, dont l'agence voit son budget augmenter de 20 millions d'euros, et le SNU, qui bénéficiera de 30 millions d'euros supplémentaires, sont des armes indispensables pour atteindre cet objectif. Nous devons accompagner le parcours des jeunes vers l'autonomie et leur permettre de développer des compétences réelles tout en répondant à leurs attentes, et notamment à la plus grande de toutes, à savoir leur indépendance. Toutefois, cet objectif n'est pas encore atteint. Trop d'offres sont en décalage avec les attentes des jeunes, et de nombreux secteurs en crise de recrutement ne sont pas ciblés.

Nous devons aussi apprendre à mieux valoriser cet outil d'engagement qu'est le SNU. Ce dernier constitue un véritable socle républicain et renforce la cohésion nationale ; pour ce faire, il peut s'appuyer sur une expérience de mixité sociale dans de nombreux territoires. Nous devrons œuvrer à la réussite d'un tel programme afin qu'il devienne évident pour tous et qu'il puisse être rendu obligatoire. Cela doit être un objectif du présent quinquennat.

La jeunesse peut aussi s'épanouir dans la vie associative. Les associations représentent aujourd'hui 21 millions d'adhérents, 13 millions de bénévoles et 1,8 million de salariés, soit pas moins de 10 % des emplois privés de notre pays. C'est dire l'impact qu'elles ont sur notre territoire et dans la vie des Français ! L'un des enjeux du programme 163 Jeunesse et vie associative est de mieux reconnaître le bénévolat, par exemple en accordant un trimestre de retraite pour cinq années de bénévolat actif, comme l'a proposé mon collègue Julien Dive. Cet appui aux associations est d'ailleurs l'un des objectifs initiaux du fameux FDVA, qui concourt à des plans de formation et soutient le fonctionnement et l'innovation des associations locales. Il n'est pourtant pas aussi juste et équitable qu'annoncé au moment de la suppression de la réserve parlementaire. Vous l'avez dit, les procédures d'inscription sont complexes voire opaques. Si les associations locales sont les plus grandes bénéficiaires de ce dispositif, elles ont besoin de l'aide de nombreux acteurs, notamment des parlementaires, ce qui fait perdre à cette subvention sa nature initiale.

Dans un contexte exceptionnel marqué par la Coupe du monde de rugby, qui se tiendra sur notre territoire en septembre prochain, et par l'approche des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, le budget du sport doit être à la hauteur de nos ambitions – et pas seulement pour ces grands événements. Les collectivités territoriales ont besoin d'un appui renforcé de la part de l'État passant par des subventions destinées aux équipements et aux infrastructures sportives – nous avons été nombreux, dans tous les groupes, à le répéter cet après-midi. Pour un grand nombre de collectivités, il devient en effet compliqué d'assurer l'entretien des équipements existants tout en investissant dans de nouvelles installations. Cela entraîne malheureusement, dans les territoires concernés, un faible accès à la pratique sportive.

Pour ce qui concerne les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, une nouvelle révision des maquettes budgétaires du Cojop et de la Solideo, la structure chargée de la livraison des chantiers, aura lieu au mois de décembre afin de tenir compte des effets de l'inflation. Cette révision est certes indispensable, mais elle n'en est pas moins opaque aux yeux des Français, à qui il faudra peut-être rendre compte. Il faudra également leur expliquer que si ces Jeux sont onéreux, ils sont aussi et surtout financés à plus de 97 % par des fonds privés issus des droits télévisés, de la billetterie et bien évidemment des apports des partenaires. Nous devons faire preuve de pédagogie pour que les Français nous suivent dans ce beau projet.

Le groupe Les Républicains s'abstiendra lors du vote des crédits de cette mission.

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