Je ne peux que me réjouir de la hausse importante des crédits.
Ce beau métier que j'ai exercé pendant plusieurs décennies souffre depuis des années d'une baisse du nombre de vocations. Mal considéré, mal rémunéré, exercé dans des conditions trop souvent difficiles, il séduit de moins en moins de jeunes. Le Gouvernement a décidé de fournir un effort important en revalorisant le salaire des enseignants. Les concertations qui vont s'ouvrir fixeront le cadre de ces revalorisations.
L'effort porte surtout sur le début de carrière, puisque aucun nouvel enseignant ne commencera sa carrière à moins de 2 000 euros net. Les autres enseignants seront-ils concernés par les revalorisations conditionnelles ? Quelles sont les missions qu'un enseignant devra effectuer pour en bénéficier ? Ils sont nombreux à exercer des tâches supplémentaires en dehors des heures de cours – préparation, correction, évaluation ou participation à des réunions.
Vous proposez aussi un avancement plus rapide de carrière, grâce à l'accès facilité à la classe exceptionnelle et au hors classe. Mais cela conduira-t-il à une hausse des rémunérations ? Les enseignants en fin de carrière sont-ils concernés ? Ils ne peuvent être perdants par rapport à un enseignant qui débute. N'oublions pas que leur expérience représente une plus-value, une richesse, et qu'ils remplissent des missions supplémentaires, comme le tutorat, peu attrayantes rapportées au taux horaire. Quels sont les premiers retours des négociations ?
L'une des deux priorités fixées par le Président de la République est l'EAC, un vecteur d'intégration et d'ouverture, qui facilite les apprentissages. L'Éducation nationale et le ministère de la Culture ont développé un plan d'action « À l'école des arts et de la culture », qui permet à tous les élèves de bénéficier d'un parcours artistique et culturel de qualité. L'objectif « 100 % EAC » a vu en 2022 la généralisation d'actions artistiques et culturelles annuelles pour tous les élèves, en complément des enseignements artistiques.
D'autres mesures rencontrent un franc succès, telles que le plan Chorale, le dispositif Quart d'heure de lecture, ou encore le pass culture, qui sera étendu prochainement aux classes de sixième et de cinquième. Cette enveloppe permet aux professeurs de financer des activités artistiques et culturelles pour la classe entière. Ces 25 euros par année et par élève représentent un effort important mais, hélas, insuffisant.
Il faut davantage encore mettre l'accent sur les élèves éloignés des lieux culturels. Je pense aux enfants des zones rurales qui, dès qu'ils sortent de l'établissement, sont rattrapés par les contraintes budgétaires, le coût du transport s'ajoutant à celui de la sortie.
L'organisation de voyages culturels et linguistiques est de plus en plus coûteuse. Pourtant, nous connaissons le bénéfice que représentent ces séjours : apprendre autrement et hors les murs, conjuguer le savoir-être et le savoir-faire, fédérer le groupe autour d'un projet. Voilà, en tout cas, un exemple de tâche pour laquelle les enseignants consacrent une grande partie de leur temps, avant et pendant le voyage.
Quelles mesures supplémentaires peuvent-elles être prises pour ouvrir à la culture les jeunes qui en sont éloignés – et pas seulement géographiquement ?