Pour ce premier budget, nous pouvons vous féliciter. Les moyens promis lors des campagnes sont au rendez-vous. La hausse est inédite et, à la rentrée 2023, les professeurs néo-titulaires seront rémunérés au-dessus de 2 000 euros net par mois. Grâce à cette avancée, la France continue son long chemin pour renforcer l'attractivité du métier d'enseignant, mais elle corrige surtout un retard incompréhensible puisque les jeunes professeurs français sont bien moins payés que leurs homologues des autres pays de l'OCDE.
Cette avancée ne doit pas nous faire perdre de vue que l'attractivité de ce beau métier ne relève pas seulement des salaires. Les conditions et le cadre de travail sont importants, et je crains que le flou qui entoure la partie conditionnelle des revalorisations ne demeure une source d'inquiétude pour de nombreux enseignants. Vous avez évoqué le suivi individualisé ou le remplacement de courte durée comme de potentielles missions supplémentaires : cela sera peut-être de nature à rassurer les enseignants, puisque ce sont des tâches qu'ils effectuent déjà.
Nous nous réjouissons de voir le taux d'encadrement des élèves et leurs conditions d'apprentissage s'améliorer, malgré quelques suppressions de postes.
Les dispositifs tels que les trente minutes de sport quotidien ou l'objectif « 100 % EAC », pour l'éducation artistique et culturelle, contribuent à l'épanouissement des enfants en leur faisant découvrir de nouvelles activités. Dans la mesure du possible, celles-ci doivent être développées avec les acteurs des territoires ; tout doit être mis à profit pour enrichir le parcours des enfants. À ce titre, je salue la création du fonds d'innovation pédagogique, doté de 150 millions d'euros dès 2023. Il s'inscrit pleinement dans la volonté d'impliquer les acteurs du territoire.
Les revalorisations pour les personnels non-enseignants sont primordiales. Je salue l'extension de la prime REP et REP + aux AED et AESH, professions aux revenus encore trop faibles. Vous avez aussi évoqué une revalorisation pour la filière médico-sociale : il s'agit d'un pas important.
La création de 4 000 postes d'AESH à la rentrée prochaine, après un recrutement équivalent pour la rentrée 2022, permettra une école plus inclusive. D'énormes progrès ont été faits depuis 2017 mais il nous reste beaucoup de travail, tant sur la rémunération que sur l'organisation des tâches.
La question se pose de l'équilibre de l'encadrement et du nombre d'enfants par classe, afin de mieux accueillir les élèves, qu'ils soient ou non en situation de handicap, dans un contexte d'inflation des notifications. Où en est votre réflexion à ce sujet ?
Je profite de cette occasion pour saluer les crédits de l'enseignement agricole, bien qu'ils ne relèvent pas de la compétence du ministre.