Le contexte stratégique reste marqué par l'incertitude et l'instabilité, avec le retour de la guerre en Europe.
Grâce à leur courage et au soutien occidental, les forces ukrainiennes s'opposent avec succès à l'attaque russe. Il reste néanmoins des incertitudes quant à la réaction de la Russie. Cette dernière s'inscrit en effet dans une stratégie de long terme qui impose d'être vigilant. De nombreux enseignements de ce conflit ont déjà été intégrés dans le PLF pour 2023 et dans la préparation de la LPM.
L'instabilité demeure en Afrique où le dispositif français au Sahel a été réarticulé. Le retrait du Mali, décidé par le Président de la République, s'est déroulé en ordre et en sécurité, dans le respect des délais prévus. Ce tour de force a pu être réalisé grâce aux efforts des logisticiens, notamment.
La relance de l'action au Niger et dans le golfe de Guinée est en cours mais la situation reste instable, avec un coup d'État au Burkina Faso ce week-end.
Nous assistons à une accélération que nous devons continuer de maîtriser. Pour rester crédibles, nous devons être en mesure d'engager une réponse rapide. Le PLF 2023 va dans ce sens, avec un budget en hausse de 3 milliards. Cette première marche, qui était prévue dans la LPM, marque l'effort consenti par la nation, malgré une conjoncture économique défavorable. Il est indispensable que nous montrions notre sens des responsabilités et du bon usage de ces fonds. Nous devrons utiliser ces moyens pour préserver la cohérence. Cela se traduit par exemple par l'équilibre entre les programmes 178 Préparation et emploi des forces et 146 Équipement des forces.
Au-delà, il faut également protéger, dans la durée, la spécificité de la condition militaire. Les hommes et les femmes qui ont décidé de s'engager pour servir la France ou qui s'engageront demain constituent notre ressource la plus précieuse. Nous devons nous donner les moyens de la préserver – ce PLF en est l'illustration.