Monsieur le ministre, votre audition sur le budget de la mission Défense du projet de loi de finances pour 2023 est exceptionnelle à plusieurs titres.
De par son contexte, d'abord, puisque la guerre est de retour en Europe et que la conflictualité demeure importante dans d'autres zones du monde, comme au Burkina Faso.
De par son format, ensuite, puisque l'ensemble des chefs d'état-major et des responsables de programme vous accompagnent, symbole d'un engagement fort de l'État dans le contexte stratégique inédit qui résulte de l'agression de l'Ukraine par la Russie. Cela témoigne également de l'attention que vous portez à la bonne information du Parlement. Cette audition, publique, sera complétée par les auditions à huis clos de vos grands subordonnés, qui nous permettront d'analyser de manière plus détaillée le budget et la réalité des opérations. Nous commencerons ce travail dès l'issue de cette audition, avec le général Thierry Burkhard, chef d'état-major des Armées (CEMA).
Le caractère exceptionnel de cette audition tient aussi au montant du budget qui nous est présenté. Conformément aux annonces faites devant notre commission dès le mois de juillet, les crédits de la mission Défense augmenteront de près de 3 milliards d'euros, ce qui portera notre effort de défense à près de 44 milliards d'euros. La trajectoire prévue par la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 sera ainsi scrupuleusement respectée. J'ai en mémoire les discussions que nous avions en 2018, au cours desquelles beaucoup disaient que ces engagements ne seraient pas tenus. Or ils le sont, année après année, malgré des marches de 3 milliards d'euros.
Monsieur le ministre, vous aurez sans doute à cœur de détailler les différentes mesures contenues dans ce projet de loi, c'est pourquoi je vous laisse la parole sans plus tarder.